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28 février 2008

Does anybody want to take me on?



free music



Je suis sur le fil, chaque seconde. Je croise dans la porte en face mon air un peu trop grave. Je sais qu'il ne s'agit que d'une phase charnière, il suffirait simplement d'y survivre. Je cultivais depuis trop longtemps un équilibre trop précaire, il aura fallu d'une nuit pour faire peser la balance du coté malheureusement obscur. J'appréhende le temps qu'il me reste. Il faudra tenir en huis clos sur 1800 km après une nouvelle nuit blanche au milieu des cartons. Il n'y a personne derrière moi, je suis seule au milieu de mon propre chaos.

 

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27 février 2008

What's your new plan?


 

 


C’est certainement une des dernières soirées que je passe pendue au téléphone, à m’en rompre le cou cette fois. J’ai cette désagréable sensation de ne pas le reconnaître. La voix est différente, les mots sont agressifs, l’ambiance est paranoïaque. C’est encore une fois toute la difficulté de la distance qui se concrétise dans cette escalade, des non-dits sur les malentendus, des susceptibilités sur le manque de subtilité de nos voix dans le téléphone, du réseau qui fait des siennes et de chacun qui s'enfonce dans son sentiment de persécution. Je ne sais comment me calmer, je cherche dans ses incohérences des bribes pour m'apaiser, pour finalement tourner violemment le dos au mur et partir en courant dans la direction opposée. The bridge is broken. Essaie un peu de parler d'amour quand il tente de t'expliquer la formule mathématique exacte qui selon lui sous-tend notre relation. Je n'y crois pas. Sa formule ne marche même pas, ou alors que dans son sens. Belle leçon...


26 février 2008

You're a part-time lover and a full-time friend


It hurts to set you free, but you'll never follow me dit : (12:19:32)

parce que sans toi je survis plus. espèce de voleuse de liberté.


It hurts to set you free, but you'll never follow me dit : (12:19:49)

je suis coincé au dernier niveau d'HL2


in dit : (12:19:50)

         on devient vraiment cucul


24 février 2008

Just as the drinks arrive, just as they play your favorite song


Il me mate en douce depuis que je me suis assise là, en face de lui et légèrement plus bas que les autres. Il regarde mes collants gris, mes cheveux, ma bouche quand je leur parle. Je ne sais déjà plus comment réagir. Je croise son regard un peu trop souvent. Je n'écoute plus les autres, je me concentre sur un verre, un truc qui traine, et je me sens épiée et rougissante... il me parle juste à moi de mon verre, d'un truc qui traine, il me parle il me force à le regarder dans les yeux il se tait, il plonge son regard au fond du mien, attend ce qui me parait une éternité, et souffle « je pense à toi tous les jours tu sais ».

 

A quelques centimètres de là elle demande aux deux autres si ça ne les dérange pas de recevoir les faire-parts en mains propres. Je suis restée dans ses yeux. Je n'ai rien pu dire. J'ai souri et j'ai baissé les yeux, pleine d'orgueil déplacé et amusée de ces situations dans lesquelles je me retrouve toujours. Le diner est un peu trop arrosé, il a les yeux brillants et essaie de capter mon regard jusqu'à la dernière minute, celle où je m'endors sur le canapé et où sa fiancée l'attend dans l'escalier.


•••


Je prends de longues douches brulantes en essayant avec insistance d'imaginer Kha dans notre premier bain dans notre nouvelle baignoire... je reste les yeux fermés sous l'eau qui passe trop vite à une température trop basse en maudissant ceux qui vident mon ballon d'eau chaude tous les dimanches. Je reste les yeux fermés en me glissant sous les draps pour le pas voir la moitié de mon armoire qui jonche le sol et ni les cartons à moitiés pleins ni les lettres de l'ursaff qui m'annonce que j'ai des cotisations en retard. Je ferme les yeux très fort, je ne vois plus la baignoire je le vois lui et ses yeux brillants qui pensent à moi tous les jours. Thom Yorke argumente "come on and let it out", je meure doucement le visage dans le linge qui sent la lessive bio et l'adoucissant à la pêche.


22 février 2008

Bint el Chalabiya



Je commence à m’autosaturer de moi-même. Je m’énerve toute seule à me voir douter toujours plus à mesure que la date approche. Au lieu de passer mes soirées à remplir des cartons je m’enferme au cinéma et j’enchaîne tout ce qui se présente. Il me reste un seul weekend avant de partir et je le blinde de rdv pouffiasseries. J’essaie d’éviter au maximum mes collocs qui sont en plein étripage préparatifs de tour du monde et-si-on-allait-très-loin-vérifier-qu’on-a-rien-à-faire-ensemble, et je respire dans l’oreiller un peu trop fort parce qu’il a encore l’odeur de ses cheveux. Je suis coupée en deux. Et il n’essaie même pas de rendre la chose plus facile. Il joue au petit garçon incapable de s’occuper de louer un camion, de demander des devis, de faire semblant d’avoir hâte d’y être. Monsieur tout le fait chier. Moi je suis celle qui sait être enjouée à 00h27, qui fait des blagues de geek et qui chante dans le téléphone des chansons d’amour puériles pour lui redonner le sourire. Ça marche presque, puis je raccroche et je pose les yeux sur le mur ou le plafond, et la grosse masse noire rentre de partout autour jusqu’au fond ma tête (ou est-ce l’inverse ?). Je me découvre angoissée, insomniaque, et incapable de me vider de tout ce qui m’empoisonne. J’essaie de nager, de pédaler. Je n’arrive pas à me concentrer. Je suis inefficace au possible.


•••


J’ai quand même réussi enfin à demander un passeport. Kha commence déjà à me briefer. C'est beaucoup trop tôt . Interdiction de blagues sur les météorites de La Mecque. Prescription tous les jours d’un peu plus d’harrissa. Remplacement de ma fourchette par du pain. J’ai déjà peur. Sa mère m’appelle « comment-c’est-déjà-son-nom-c’est-imprononçable ». Son père demande s’il est bien sûr que je ne suis pas une juive cachée (j’adore). Kha me rassure. Ils sont obligés de m’aimer puisque c’est lui qui m’a choisie. Je n’ai pas du tout la pression. Et ce n’est même pas pour tout de suite…


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20 février 2008

This Love has got No Ceiling



Je suis certainement trop perméable. J’ai bien trop de difficultés à vivre les choses avec détachement… C’est ce qui me mortifie quand Andy me reproche ses propres erreurs, c’est ce qui me hante pendant des semaines après un film bouleversant, c’est ce qui me voit overréagir devant la détresse des autres, c’est ce qui laisse à l’obsession du regard des autres le pouvoir sur mes actes depuis toujours…
Alors je n’arrive pas à me remettre d’Into the Wild, rien que la BO me ramène les larmes que je n’ai jamais pu verser pour Alex Supertramp… En sortant du cinéma à Toulouse, on a sauté dans le train de nuit, où j’ai passé le trajet à me cramponner aux accoudoirs et à revoir les images un peu trop fortes, vouloir cent fois remanier l’histoire et refouler les sanglots qui restent bloqués depuis au creux de ma gorge pour ne pas effrayer Kha qui me trouvait déjà un peu trop mutique depuis la sortie. Hormis le jeu des 7 erreurs de réalisation et de montage, le film réussi à bouleverser encore longtemps après son visionnage… 


•••



Et puis quand il y a une semaine on buvait un verre avec lovelybrunette et lovelypixie, elle en riait encore, elle prévoyait que sûrement, bientôt, il faudrait la ramasser à la petite cuillère, mais elle riait. Maintenant moi je n’arrive pas à arrêter d’y penser. Quand je lis comme c’est déchirant, j’en ai le cœur qui bat comme si c’était mon propre amour que l’on m’arrachait. J’ai mal au ventre, j’ai la tête qui tourne, j’y pense pendant 3 heures sans trouver le sommeil. Et ce n’est pas mon histoire, ça n’est pas ma souffrance, pourquoi ça me tue comme ça?  Peut-être que je me reconnais trop dans ces autres, et que leur douleur me renvoie à ce qui me glace de terreur. Peut-être parce que moi aussi j’ai caressé les cheveux d’un petit garçon trop intelligent qui sanglotait de son éternelle solitude, de malgré tout trop l’aimer et de comment elle pouvait le rendre dangereux pour ceux qui l’aiment. Peut-être parce que leurs mots d’amour me sont familiers et peut-être parce que j’ai tous les jours cette peur qu’il replonge et qu’il s’arrache à nous. Peut-être que ça n’a rien à voir, peut-être que ma vie amoureuse est juste presque parfaite qu’il me faut croire trop fort aux douleurs des autres pour me sentir encore capable de souffrir par là. Peut-être que j’ai eu beaucoup de chance, qu’il me demande de le sauver, qu’il me courre après, qu’il me force à accepter ses démons et qu’il me remercie tous les jours de m’être battue pour lui et l’accrocher tous les jours un peu plus à la vie. Peut-être que c’est pour ça que je refuse de les voir renoncer. Peut-être que ça me révolte parce que je sais ce qui peut venir après. Peut-être que ça n’a juste rien à voir.


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Pendant ce temps j’essaie de me concentrer sur des contrats de cession de droits en anglais traduits de l’allemand, sur des problèmes de double taxation européenne, sur ces labels sans pitié pour ton travail qui utilisent des images low-resolution dans des livrets d’album distribués worldwild avec le nom du photographe en gros sur de la merde, sur mon boss qui explose en trente seconde tout le boulot pour l’expo de cet été, sur toujours le même procès en cours pour lequel je dois éplucher toutes les archives presse sur K*** C*****, sur tout tant que c’est chiant au possible et que j’oublie un peu que je ne suis pas payée à me lamenter sur toutes histoires d’amour avortées du monde…



18 février 2008

And up, and down, and up...


10h23, je sors vraiment de chez moi à une heure indécente. Je me suis arrêtée juste avant, j’ai jeté un dernier je t’aime dans la chambre, je réalise que c’est la dernière fois de ma vie que je le vois dans ce lit, dans cette chambre… Il ne veut pas m’entendre le dire, il craint de m’arracher de force à tout ça. Dimanche, une dernière promenade sur le canal et je regrette à voix haute les étés ici, les pique-niques et les souvenirs. Il répète encore. Reste. Et chaque instant est presque une douleur, un prétexte qui insinue comme j’ai peur, et comme je regrette déjà de n’avoir pas assez profité. Même la musique me renvoie à mes triturations. Je voulais voir Tindersticks et Portishead en mai, finalement je serais trop loin et là-bas le choix se fait entre Christophe Willem ou Maé… Alors j’essaie de ne pas trop y penser, parce qu’il culpabilise et que malgré tout je pense pouvoir m’y habituer. On éteint la musique et on essaie de voir plus loin. Il y a quand même la petite révolution du jardin, de la baignoire, des trop grands placards. Je m’imagine dans mon potager dans le midi, sans copines ni concerts, juste du thé et un amour à retrouver tous les soirs…


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