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28 janvier 2009

Counting in the dark in our sleep

Je ralentis, encore une fois, je me retourne même, à reculons. Je cherche un peu trop fort une excuse pour ne pas rentrer, je retiens les gens devant les portes, je rate le dernier métro sans courir, je pédale tout sauf vite sous la pluie tellement forte que j'en ai des bleus sous les cheveux. Je rentre sans bruit, je tue le silence au sèche cheveux, je voudrais même dormir ailleurs, pas dans notre lit qui pue le dos tourné. Il me dit mais c'est quoi cette ambiance de merde, mais t'es où, mais on ne. J'écoute même pas la question, j'en ai déjà trop entre les tempes pour accepter celles de l'extérieur, d'autant que je me doute bien de leurs caractères analogiques. Est-ce une preuve, si notre union s'illustre même dans nos interrogations, si chacun se pose exactement la même question, est-ce que ça prouve quelque chose, que l'on reste un petit peu notre truc à nous comme ça?

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20 janvier 2009

Waiting for a mission

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Presque tout, presque même quasiment dans l'ordre, j'ai encaissé les yeux par en dessous, les frôle-moi presque nu, "je penserai à toi", les mains dans mes cheveux, les vannes douteuses à propos de mes seins, de mes jambes, à propos de moi nue la tête contre le mur, les reproches, le trajet en voiture rapide mais pas encore assez, "je me sens bien avec toi, ya comme un truc spécial entre toi et moi" "oui bah dépose moi là tiens", les yeux par en dessous encore, les compliments, les questions sur Kha, les débats circoncision, "je t'aime", puis la fête, l'alcool, les gros reproches méchants, les insultes, la guerre froide, puis quelques jours pour dessaouler, hier soir de nouveau la fête, l'alcool, les yeux par en dessous, le sourire par au dessus, les frôle-moi dans la cuisine, "danse avec moi je t'en prie", les yeux par en dessous lorsque j'embrasse Kha et je voudrais hurler jusqu'à ce qu'il disparaisse, les baisers sur mes mains, les danses jusqu'à ce que je tombe.

Breton me disait, entre deux refrains poompoomshort (oui c'est allé très loin), "c'est quoi ce succès que tu te tapes en ce moment", entre deux jeunes hommes imbibés qui déclarent leur flamme, et j'avais trop bu pour répondre autre chose qu'un sourire, parce que je ne sais pas, c'est quoi ce succès, et d'où il sort. Je voudrais leur dire que je ne sais pas faire comme ça, que normalement ça ne marche pas comme ça, normalement je ne suis pas la fille qu'on aime, je ne suis pas celle là. Et plus ils me choient le jour et plus ils me haissent la nuit, et les cauchemards ne m'offrent même pas le réveil en sursaut, non non je reste là les yeux bien fermés à me faire gueuler dessus, à gueuler plus fort, à me faire virer, toutes les nuits. Au fond je crois toujours aux faux-amis-faux-amours, ceux qui m'ont tuée lorsque je les croyais vrais, ceux qui te laissent tomber de plus haut pour que tu aies plus mal. Les vrais de vrais prennent du temps et du soleil, ils prennent de la patience et de l'abandon, il prennent l'effort de la porte ouverte et celui des confiances qui se construisent doucement. Là tout va trop vite, et ma porte reste fermée, et les micros confiances je les empile après selection minutieuse et intransigeante. Je ne laisse pas les gens m'aimer comme ça, si vite, je fais ma pute arrogante en bas débit de reception, et je prends mon temps, tant pis.


16 janvier 2009

Boogie saturday night

Hier soir le Breton me tend son storyboard. On dirait bien qu'il faudrait finalement que demain je sois à l'image sur le tournage auquel Jul ne voulait pas que j'assiste. Je feuillète le truc, je lis "plan 6. Jul devant la télé se masturbe. 18i/s. filtre orange". Après le tournage porno queer de Lisa la semaine dernière j'ai du acquérir une certaine renommée en mesure de quantité de lumière sur les queues des acteurs, je ne sais pas. Enfin là c'est celle de Jul. Je vois mieux d'un coup cette histoire d'intimidation.

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15 janvier 2009

Cours tout seul


Alors que j'étais encore nue sous mon peignoir rose et bleu et jaune, en train de me vautrer dans le camembert coolant à me dire comme c'est beau de manger semi solide, alors que le soleil commençait à arriver direction salon, aux alentours de 17h donc, l'odeur de la vie est belle, le son de la clef dans la porte aussi, et le visage de l'homme qui rentre, beaucoup moins. Et il tombe sur le divan qui nous sert de campement coté chauffage, et je lance Amnesiac, bande son officielle des écroulages face plafond, et je l'écoute fusiller la beauté de ma journée de rémission à coup de dates d'échéances de contrat en décembre 09 au lieu de mars 10, de carte de séjour à fortiori dans le même cas, de passeport à expiration juillet 09, donc de carte de séjour à fortiori pas vraiment renouvelable actuellement
, donc de merde relativement mouvante au fond de laquelle chaque débattement t'enfonce un peu plus, à moins que ça soit le niveau qui monte. Et je regarde ceux qui se penchent aux fenêtres j'me dit qu'il y en a parmi eux qui m'oublient peut être... copyrighté W. S. parce que moi je ne trouve plus rien à dire.

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14 janvier 2009

And all the while, a great wind carries me across the sky


Je chiale connement dans mon ramen pourtant déjà trop salé, pour la migraine qui commence dans le cou et qui n'en finit pas depuis 5 jours, pour les crampes au fond du ventre et Kha qui gronde tu finis ton bol, pour les pertes d'équilibre dans les escalators et de conscience sous la douche. Je m'énerve toute seule de voir que mon corps ne suit pas la cadence, qu'en un mois c'est la deuxième fois qu'il me lâche, que je tire sur la corde encore pour tenter de lui faire entendre raison, attends mec cette cadence là c'est rien on a fait bien pire toi et moi à Paris, mais au final je suis là en peignoir multicolore à calculer quel jour serait le plus approprié pour
dormir tout la journée au lieu de tenir tête douloureusement aux normes dvd, aux chaines d'hôtels australiennes, aux scénarios à la bourre et aux connards du dernier rang qui en sont encore à l'age des boulettes humides qu'ils te collent dans les cheveux. Mon confrère de peignoir Tony S. me dirait You go about in pity for yourself et il aurait pas tort. Je choisi ce matin de zapper le cours de scénario bancal, je dors longtemps et je suis réveillée vers 11h par un tiraillement qui sonne je l'espère la fin de ce putain de délire intestinal. Je sors les œufs et le camembert, je me dis que j'aime l'odeur de ma vie.

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12 janvier 2009

Let it pass let it go let it leave


En sortant de protools la tête gonflée par la taille des audiotracks, les 3 heures des rushes à découper pour un rendu de 6 minutes, le contenu un peu trop grave des interviews, je descends en titubant presque, pour tomber sur Jul au moment de rendre la clef. Il me joue du sourire faussement intimidé, des yeux coulants et du t'es belle t'es vraiment belle là putain t'es belle, et je peux vous dire que vraiment pas, non. Je repense à cette conversation, lui bourré, moi peut être un peu aussi, un soir du festival, il essayait de dire comme il était sérieux l'autre jour dans le couloir matos, j'essayais de dire comme certains mots ne peuvent pas être utilisés n'importe comment, il me parlait d'amour, je lui parlais de respect. Ensuite, il debriefe le tournage, il m'accuse de l'avoir bluffé, de lui avoir menti, de ne jamais lui avoir dit que c'était la première fois. Et j'ai réalisé que je sais tout de sa vie sans qu'il ne s'interesse à la mienne, qu'il a du faire confiance à mes beaux yeux pour me confier le job sans se demander si j'avais l'expérience qu'il fallait (et je l'ai, connard). Alors je reste là, je l'écoute à peine me raconter qu'il n'aime pas vraiment Emma, qu'il a besoin de passion, qu'elle reste avec lui en connaissance de cause, qu'il ne veut pas que je vienne sur le tournage de samedi car il serait trop intimidé et je me dis que je ne vais me forcer à y aller non plus. Je joue la fille pressée, j'ai rendez vous chez l'actrice, je serais certainement sur mon propre tournage de toute façon samedi. Je n'aime pas son petit sourire, ses yeux plissés et ses calins trop appuyés. Je lui dirais bien t'es moche Jul t'es moche putain.


8 janvier 2009

In the middle of your picture


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Rentrer voir l'océan.

Revoir le grand sourire du frère, qui revendique sa vision de la société dans le sens société vers l'individu et non pas l'inverse, qui brandit ses emballages cadeaux où les prénoms sont décalqués sur indesign dans du canson de couleur complémentaire, jamais deux fois la même police s'il vous plait, qui raconte au moins 500 fois le merveilleux calendrier de l'avent en cubes (canson toujours) qu'il a mis 10 jours à réaliser pour sa copine, et je me dis que le chômage sur certain, c'est une putain de révélation. Je lui donne 1 mois avant qu'il nous ouvre un blog de scrapbooking. Revoir la folie douce de la mère, qui remplit des formulaires pour changer de vie, tous les jours une nouvelle alternative, en décembre c'est le lycée français de New York, ou Londres, ou Rome. Hier elle m'envoyait un texto qui parlait de Singapour ou Shangai... Finalement je ne l'ai même pas beaucoup vue, elle préparait un spectacle d'opérette où elle jouait la chef des vierges face à Hercule. Revoir les cheveux blonds de la soeur, qui me dit qu'elle me "prépare un scénario sur Moscou", qui sort avec un gentil savoyard et qui n'en revient pas, qui révise des fiches de sciences po un peu trop denses pour être lisibles. Revoir les autres, ceux qui comptent mais qui déçoivent, qui oublient de me demander ne serait-ce que comment je vais, qui me prennent la tête sur la bouffe bio, la vie à la campagne mais qui veulent "pas enseigner ailleurs qu'en banlieue parce que c'est là qu'il y a du vrai boulot tu vois". Ensuite le frère annonce qu'il se marie, je traîne Kha jusqu'à la pointe de La Torche pour faire les rencontres qu'il faut et de grandes marches dans les dunes. Je croyais que rencontrer une famille de bourgeois catho de gauche qui veut le plus beau mariage du monde pour leur fille ça le conforterait dans son aversion pour ce genre de formalités, et finalement en attendant la correspondance à Bordeaux pour Toulouse, il faisait sa liste d'invités pour un mariage de type méchoui dans le jardin, à 10 personnes mariés inclus. Il y pense, difficilement quand même, et moi je ne sais toujours pas. Je ne saurais jamais hein, c'est un vrai mensonge ce verbe.


7 janvier 2009

We live and then it's washed away

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J'ai quitté de la salle de projection, la trop grande quantité, le surmenage visuel, la saturation des espaces de stockage. Je suis sortie pour chercher ce que le festival avait à offrir sans jamais pouvoir m'en écœurer : des vrais gens hors pellicule ou betacam et sans sous-titres, de vraies rencontres en langues étrangères et en fous rires nocturnes, de vrais moments sans cadrages ni violons. L'Argentine de Genève reste sans doute la plus belle surprise, et le Polonais à gueule d'ange s'est avéré être Suédois. J'aurais dû m'en douter en voyant sa petite bouche sucrée qui me parlait d'un peu trop près, ses grands yeux et nos regards croisés, mes traductions entre deux sièges de cinéma et la tête qui tourne. Pour contrer le sens du manège je lui présente Kha, et leur rencontre serait presque plus belle que la notre, je les laisse en osmose intellectuelle et musicale toute la nuit, je descends faire danser les pouffiasses avec ma musique de parisienne, elles crient, elles sautent, je kiffe. Ensuite la corde casse, le corps  rompt et je passe des nuits les yeux ouverts contre l'effet crépi du salon, ses bras autour de mon ventre, à me demander si je loupe quelque chose...

J'ai certainement loupé pas mal, les dernières soirées et les derniers films, peut être les dernières tentations et les doutes qui vont avec. Ai-je loupé plus que ce que je garde ici, dans le creux de mon dos, ses baisers bouillants au milieu de la nuit, notre fragile évidence? Le nez sur le crépi, je compte les fissures de peinture sèche pour refuser de compter le poids des si dans la balance.


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