Presque tout, presque même quasiment dans l'ordre, j'ai encaissé les yeux par en dessous, les frôle-moi presque nu, "je penserai à toi", les mains dans mes cheveux, les vannes douteuses à propos de mes seins, de mes jambes, à propos de moi nue la tête contre le mur, les reproches, le trajet en voiture rapide mais pas encore assez, "je me sens bien avec toi, ya comme un truc spécial entre toi et moi" "oui bah dépose moi là tiens", les yeux par en dessous encore, les compliments, les questions sur Kha, les débats circoncision, "je t'aime", puis la fête, l'alcool, les gros reproches méchants, les insultes, la guerre froide, puis quelques jours pour dessaouler, hier soir de nouveau la fête, l'alcool, les yeux par en dessous, le sourire par au dessus, les frôle-moi dans la cuisine, "danse avec moi je t'en prie", les yeux par en dessous lorsque j'embrasse Kha et je voudrais hurler jusqu'à ce qu'il disparaisse, les baisers sur mes mains, les danses jusqu'à ce que je tombe.
Breton me disait, entre deux refrains poompoomshort (oui c'est allé très loin), "c'est quoi ce succès que tu te tapes en ce moment", entre deux jeunes hommes imbibés qui déclarent leur flamme, et j'avais trop bu pour répondre autre chose qu'un sourire, parce que je ne sais pas, c'est quoi ce succès, et d'où il sort. Je voudrais leur dire que je ne sais pas faire comme ça, que normalement ça ne marche pas comme ça, normalement je ne suis pas la fille qu'on aime, je ne suis pas celle là. Et plus ils me choient le jour et plus ils me haissent la nuit, et les cauchemards ne m'offrent même pas le réveil en sursaut, non non je reste là les yeux bien fermés à me faire gueuler dessus, à gueuler plus fort, à me faire virer, toutes les nuits. Au fond je crois toujours aux faux-amis-faux-amours, ceux qui m'ont tuée lorsque je les croyais vrais, ceux qui te laissent tomber de plus haut pour que tu aies plus mal. Les vrais de vrais prennent du temps et du soleil, ils prennent de la patience et de l'abandon, il prennent l'effort de la porte ouverte et celui des confiances qui se construisent doucement. Là tout va trop vite, et ma porte reste fermée, et les micros confiances je les empile après selection minutieuse et intransigeante. Je ne laisse pas les gens m'aimer comme ça, si vite, je fais ma pute arrogante en bas débit de reception, et je prends mon temps, tant pis.