Just to break my fall
Je cale de nouveau mes genoux contre les sièges de cinémas parisiens, pour savourer l'instant magique, celui juste après, celui que je préfère. C'est quand j'arrive seule dans la rue, les oreilles encore pleines de leurs voix, des musiques, des langues, les paupières encore dans ces images, moi toute entière encore dans le film au milieu de la place de la Bastille, du H&M Haussmann, du métro place de Clichy qui figurent encore Mumbai en liesse ou Revolutionary Road en deuil. Ça ne dure pas si longtemps, le téléphone sonne toujours un peu vite, l'instant enveloppé se brise à l'instant où il faut de nouveau communiquer...
Alors mardi Liba me trouve un peu triste, je suis en deuil des histoires qui oublient d'être d'amour, des rêves ikea qui ne peuvent que mal finir, des happy ending avortés. Je lui offre un thé pour oublier que j'ai toujours aussi froid. On se demande si nos béguins pour des autres sont des stigmates de désamour ou s'il est juste normal (please please please) à notre âge de vouloir encore tout, le garçon parfait, amoureux, dévoué et engagé et les flirts de lycéennes pour oublier de se noyer dans tant de sérieux. Elle dit jusqu'au jour où. Évidement. Je la laisse retrouver le garçon qu'elle voit déjà trop et qui l'emmène à Rome, la tête encore pleine d'un autre garçon et des doutes associés.
Je me perds encore dans le 10ème pour tenter de rejoindre les légendaires mojitos chez Jeannette. Un débrief plein de couples-bonheurs, de projets, de sourires, d'encouragements et je n'ai plus vraiment froid... Par contre je n'ai plus de voix, ce qui compromet légèrement les dernières séances pouffiassage avant de repartir. Charl' me fait une petite démonstration du pouvoir des hormones affamées sous un peu de soleil sur les garçons poètes du 11ème, époustouflant. Je me retrouve absolument transparente en plus d'être presque aphone tandis qu' ils sont tous là à la minauder sous des prétextes débiles montre moi le chemin vers Voltaire, bouge pas je viens balayer sous tes pieds, tiens je te ramène un café avant même que tu commandes...
Il
finit quand même par me manquer. Son odeur, ses mains, sa peau,
ses baisers dans mon sommeil. Je voudrais ses bras autour de ma
taille, sa main sur mon front et qu'il se moque de ma voix cassée
so sex. Je regarde le canal défiler le long des rails, je suis
presque là.