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26 février 2009

Just to break my fall

Je cale de nouveau mes genoux contre les sièges de cinémas parisiens, pour savourer l'instant magique, celui juste après, celui que je préfère. C'est quand j'arrive seule dans la rue, les oreilles encore pleines de leurs voix, des musiques, des langues, les paupières encore dans ces images, moi toute entière encore dans le film au milieu de la place de la Bastille, du H&M Haussmann, du métro place de Clichy qui figurent encore Mumbai en liesse ou Revolutionary Road en deuil. Ça ne dure pas si longtemps, le téléphone sonne toujours un peu vite, l'instant enveloppé se brise à l'instant où il faut de nouveau communiquer...

Alors mardi Liba me trouve un peu triste, je suis en deuil des histoires qui oublient d'être d'amour, des rêves ikea qui ne peuvent que mal finir, des happy ending avortés. Je lui offre un thé pour oublier que j'ai toujours aussi froid. On se demande si nos béguins pour des autres sont des stigmates de désamour ou s'il est juste normal (please please please) à notre âge de vouloir encore tout, le garçon parfait, amoureux, dévoué et engagé et les flirts de lycéennes pour oublier de se noyer dans tant de sérieux. Elle dit jusqu'au jour où. Évidement. Je la laisse retrouver le garçon qu'elle voit déjà trop et qui l'emmène à Rome, la tête encore pleine d'un autre garçon et des doutes associés.

Je me perds encore dans le 10ème pour tenter de rejoindre les légendaires mojitos chez Jeannette. Un débrief plein de couples-bonheurs, de projets, de sourires, d'encouragements et je n'ai plus vraiment froid... Par contre je n'ai plus de voix, ce qui compromet légèrement les dernières séances pouffiassage avant de repartir. Charl' me fait une petite démonstration du pouvoir des hormones affamées sous un peu de soleil sur les garçons poètes du 11ème, époustouflant. Je me retrouve absolument transparente en plus d'être presque aphone tandis qu' ils sont tous là à la minauder sous des prétextes débiles montre moi le chemin vers Voltaire, bouge pas je viens balayer sous tes pieds, tiens je te ramène un café avant même que tu commandes... 

Il finit quand même par me manquer. Son odeur, ses mains, sa peau, ses baisers dans mon sommeil. Je voudrais ses bras autour de ma taille, sa main sur mon front et qu'il se moque de ma voix cassée so sex. Je regarde le canal défiler le long des rails, je suis presque là.


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24 février 2009

Riders on the storm

Il fait beau, la ville est belle, ma petite soeur encore plus. A Lille la brique n'est pas rose mais brune, les crêpes sont à la vergeoise et on mange des welsh et des carbonnades en buvant de la putain de bière. Papa ne dit presque rien et je sais que ça ne va pas du tout, et je me hais d'être loin et de m'en foutre un peu, de le savoir tellement seul qu'il ouvre sa porte à des jeunes qui finissent par embarquer le peu de choses qu'il possède, de le savoir tellement mal qu'il boit toujours un peu plus, très mauvais mélange avec le découvert et les thymorégulateurs. Mais la petite va bien, elle répète son monologue du vagin en cherchant des stages à St Petersbourg, elle chante par coeur le générique de Death Note, elle s'occupe du père pour nous tous, elle mange sainement et elle fait du sport, elle cultive sa perfectitude insolente. Papy et Mamie m'engueulent gentiment de ne jamais me voir, ils racontent le diabète et les potins de famille, ils parlent des choix malheureux de leur longue vie, des pays qu'il reste à visiter, des traces que l'on laisse. Mamie nous prête sa sagesse entre le dessert et le café.

Tu vis sur un lit de roses et tu pleures parce qu'un pétale est plié...


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Voilà. Tous parlent du mariage du grand frère, qui voudrait qu'on chante les Doors dans l'église, there's a killer on the road, très funky fresh. Avant de reprendre le train je m'arrête acheter des Merveilleux pour lui et sa fiancée, histoire de ne pas squatter les mains (et le ventre) vides. Il est content, pour changer, dans son tout petit appart, il joue aux échecs en écrivant des lettres de motivation, il sourit beaucoup, elle prend des polaroïds en chemise de nuit, ils sont heureux, tout commence pour eux. Moi j'attrape froid.

 

21 février 2009

Falling over and over and over and aver again

Arrivée sur le quai de la ligne 2 je réalise que j'ai fait tout le changement à l'aveugle, sans m'en rendre compte j'accomplis les automatismes que je pensais finir par oublier. Je remarque sur ma jupe noire une tache d'acrylique blanche qui date exactement d'un lundi d'aout 2007, je me rappelle  avoir repeint le cyclo avec Matt ce jour là, avant de prendre les vélos et de rejoindre la flèche d'or dans la chaleur du boulevard, mes jambes nues  recouvertes de peinture blanche. Je me rappelle beaucoup de choses en arrivant au studio, cette fois mes jambes sont assorties à la peinture du couloir by C215, j'ai encore l'automatisme de monter le courrier, de guetter Jean-Marc B dans l'escalier en bois, de pousser fort la porte mal fermée et de sourire en apercevant la lumière sur les briques argentées. Et tout s'enchaîne comme avant, la musique, les vannes sur le prochain shooting, les avis sur la retouche en cours. On déjeune comme toujours, dans notre repaire chez Dune, avec Charlotte on the rocks qui nous inonde de son amour plus fort que tout et tous, avec le camembert rôti et le moelleux au chocolat qui ne changent pas, avec des mecs à barbes et lunettes qui mesurent les murs pour refaire la déco.

 

Charl' me fait une leçon de grande soeur sur l'amour, l'alchimie, les choix à faire et le temps que j'ai devant moi. Elle dit que l'amour est toujours plus fort, qu'il faut écouter son corps, ses vagues au fond du ventre, que ça ne ment jamais. J'acquiesce doucement, mais en réalité je voudrais savoir comment faire quand les vagues sont devenues des boules de nerfs sous la poitrine, est-ce que ça compte quand même, est-ce que ça ne ment pas non plus, est-ce que mon corps l'aime toujours?

 

Pour ne pas répondre je finis par remettre mon gros casque et ma musique trop peu joyeuse sur mes oreilles, vite arrêter de ressasser, vite penser à autre chose. Je me retrouve dans une conférence en anglais sur la production très indépendante aux USA, on doit être à peine une dizaine, les deux jeunes producteurs laissent tomber le micro et on finit par discuter devant une bière de trucs du genre l'handicap du confort dans la pertinence artistique des cinéastes. Le genre de soirée inattendue qui te redonne envie de travailler, de partir aux Etats-Unis, de tout larguer pour faire du guerilla producing à Baltimore. On récupère des contacts pour des stages sur un long métrage cet été... We'll see.

 

Au téléphone, Kha me raconte en deux mots sa nolife, je cherche les vagues au fond, rien du tout, je raccroche vite. Je venais pour chercher ce qui me manquait, mes amies, mon thrill de jeune wannabe en capitale, finalement je retrouve aussi les automatismes de vivre Paris seule. J'arpente les rues que je connaissais par coeur et je cale mes genoux dans les mêmes salles de cinéma. Je me dis qu'il faut peut être partir encore plus loin, je creuse la distance qui me sépare des vides que je n'ai plus envie d'interroger, je monte un peu plus au Nord, j'arrive tout juste à Lille.

 

 

19 février 2009

Not stranded, yet

Je n'arrive pas à croire que j'avais réussi à oublier l'odeur du métro, celle qui m'a replongé instantanément un an en arrière, à l'heure des cartons et des doutes malheureux, aux dernières heures du studio et de Rochechouart. Je repars en arrière, je relis ce que j'écrivais alors, je me hais d'avoir eu peur alors de ce qui m'arrive exactement aujourd'hui. A Lamarck-Caulaincourt je me prend le froid en plein dans les yeux pour justifier mes larmes et pour calmer mes idées noires en surchauffe. Avant de passer la grille je cache tout ce qui menace d'exploser dans un coffre blindé derrière mon sourire, j'oublie le sas de sécurité et je manque de m'effondrer sous la pression de ses bras. J'arrive à camoufler ce qui dépasse, je remets mon sourire, j'enchaine. Très vite elle me demande mon avis, sur les décors, sur la lumière, je me retrouve au milieu d'une réunion costume à dessiner des popcorns... J'ouvre le coffre beaucoup plus tard, devant deux bières et ses yeux verts, je réalise comme elle m'a manquée.

17 février 2009

Drag me to your door

Elle pleure doucement, elle ne comprend pas, pourquoi elle s'énerve, pourquoi elle jette tout par terre, pourquoi elle ne supporte plus les autres, pourquoi tout retombe sur son mec. Alors évidemment ça me fait rire, un peu, je prends le premier billet que je trouve, pour mercredi, et elle finit par rire enfin, un peu, de nos états de nerfs communs, du groupe que nos mecs sont sur le point de créer, genre amicale des amoureux de filles-en-écoles-de-cinéma-qui-pètent-les-plombs. Il paraitrait qu'ils en bavent. Alors on se promet une semaine loin des caméras et des synopsis, loin des petits bourgeois connards de la rue Francoeur, loin d'eux aussi (surtout). En attendant mercredi et Paris et de l'air un peu sous ma peau, je soigne mes nerfs en de longues apnées sous le piano. Encore.

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16 février 2009

Let's run

Forcément je n'arrive pas à dormir. Je glisse mes mains trop froides pour les laisser dans des endroits stratégiques mais je ne récolte qu'un coup de poing dans l'œil, réflexe de son corps trop chaud au choc thermique. Je tourne le dos, je pianote des conneries dans le noir. J'ai l'impression de passer ma vie comme devant un plat de pâtes, à la regarder en me demandant qu'est-ce-que je peux y ajouter aujourd'hui pour que ça ne ressemble pas à juste un plat de pâtes de plus. Je suis une flippée de la cuisine sans gout.

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12 février 2009

Bonus


Par le réalisateur de Bon Iver dans tous les épisodes de Grey's Anatomy,
ne manquez surtout pas Bon Iver dans la bande annonce du foot sur canal +

on n'arrête pas un barbu qui marche... (speciale dédicace)

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12 février 2009

Nothing thrills us anymore


Si j'étais un peu plus sérieuse, je déciderais de faire du sport pour évacuer tous ces nerfs qui s'accumule dans mon ventre à coté des particules des gras élevées au régime raclette/southpark auquel me soumet Kha, et évidemment bam d'une pierre deux coups. Mais je ne suis pas sérieuse, je sais juste balancer loin les objets qui me resistent et fondre en larmes s'ils ne se cassent même pas. Il croit que je suis enceinte, du coup. Ce qui me fait me dire que peut être il est temps de m'y mettre (au sport, à l'achat de pillule dans les temps, à la desintox de fromage) parce que si ça continue je ne rentrerai plus dans aucune fringue et sa famille me répudiera. Alors je peste toute seule, je comprends pas il parait que les énervés ont un métabolisme hors pair, je ressors la balance de sous les robes où je l'avais punie il y a dix jours... Hou putaing j'ai perdu 1,5 kilos en jouant la vénère toute la semaine, youpiyay, je crois que je vais boire un peu plus de café, je suis sur la bonne voie.

6 février 2009

All the things we can't share


Je tords mes nerfs autour du truc qu'il doit y avoir au milieu du ventre, pas vraiment l'estomac, un peu plus haut, l'endroit où les nerfs se tordent, les miens en tous cas, l'endroit que je voudrais m'amputer un peu plus chaque jour. C'est la façon dont Jul me prend la tête, c'est la façon dont Kha m'insulte trois minutes avant que tout le monde sonne à la porte, c'est la façon dont on me prend pour une conne, la façon dont tous les hommes essaient de me refaire une éducation. Je dois empester la fille sans père à 50 kilomètres pour qu'ils s'appliquent tous à me faire autant chier. Vite une jeune fille en mal de modèle masculin référent, allons donc lui expliquer la vie et puis lui passer la main sur les fesses au passage.

Je vois tout dégénérer, je sens chaque soir le fil qui s'échappe, la crise qui s'approche, et je ne peux pas contrôler le truc en boule en plein milieu, mes gestes trop brusques qui vont avec, et je voudrais hurler. Et je n' hurle pas, ça j'essaie, j'arrive à le contenir, je voudrais laisser tomber, je lui dis, que j'en ai marre, que je veux être seule, que je ne veux plus le voir. Je m'enferme, je n'arrive même pas à faire genre je chiale sous mon oreiller, je ne suis même pas triste, je suis énervée. Et ça m'énerve d'être aussi énervée, et il vient se tortiller, et il pleure,  et je n'y arrive plus.

Avant tout ça, je m'apprêtais à raconter comment je n'étais rien qu'une headbanging pouffiasse qui ne devrait pas s'approcher trop prêt des headbanging indie boys qui m'empruntent des dvds en validant le rayon comics de mon étagère et qui montent des groupes de rap chelou en m'engageant comme manageuse. Et je me dis que j'ai juste besoin de prendre l'air. L'école est en grève et Jul y est beaucoup trop présent pour que j'y ramène mes jambes turquoises et notre activisme légendaire, je voudrais juste qu'il aille se faire foutre, avec ses reproches en flot continu qu'il enrobe de miel avarié «  je te dis ça c'est un cadeau que je te fais pour ta carrière ». Fuck off.

Prendre l'air donc. Je considère sérieusement de débarquer chez Liba à Paris en cours de semaine prochaine, si j'avance suffisamment sur l'Australie pour me permettre de me sauver. Paris me remonte un peu trop fort dans les oreilles, à cause des Rakes aussi, parce que Spoons me dit qu'elle réserve sa place demain et que je réalise que je n'ai jamais payé pour tous leurs concerts que j'ai vus, parce que les Rakes c'est la nuit chez Louis (c'est loin), parce que tout ça c'était mon job et que putain ça me manque, parce que Paris tout ça... Et je me hais de penser que de loin, on s'aimait mieux et qu'il ne pleurait jamais, je me hais de repenser à Paris et aux autres indie boys avec qui je headbangais alors, je ne suis rien qu'une pouffiasse qui voudrait un peu de tout, et je le brise, et je nous brise, et je tords mes nerfs encore un peu, je l'entends qui cuisine, j'ai faim, je voudrais qu'il tire là dessous pour détordre un peu.


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