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9 mars 2010

Two people talking inside your brain

A Brussels dimanche matin j'attends que Liba se lève, il est déjà midi, il fait beau dans la cuisine, je fais passer un café à l'ancienne, toutes les 2 minutes je verse un peu d'eau chaude dans le filtre, l'eau coule très aigüe, par dessus j'entends la coloc de Lu qui baise encore bourrée, j'attends. Les placards sont grands ouverts, des paquets de cannettes Maes s'entassent par terre, les cartons du nouveau coloc aussi, c'est sale. J'attends, elle descend elle aussi encore bourrée, on laisse Lu s'étouffer dans ses fringues d'hier, fâchée depuis que cette nuit Liba s'est fait plaquer contre le mur par la seule fille qui  pouvait l'intéresser, un cheeseburger, le marché du Jeu de Balle. Moi dans ces soirées je suis celle à qui on refourgue l'asocial Hollandais qui est chercheur dans un domaine que personne ne comprend, qui n'aime pas cette musique et qui just don't care avec un accent incompréhensible. Parce que moi les chercheurs asociaux c'est mon domaine, j'ai fini par comprendre la sustainability et le happy hardcore, il a ouvert de grands yeux, 10 minutes plus tard il tentait une approche sur mon épaule, merci Lu. Il pose ses mains sur mes hanches, je me sauve, elle me dit "c'est pas grave c'est le début d'une grande amitié" et ça me fait moyennement rire, peut être parce que je réalise que le turc par exemple, j'aurais continué de pouffer comme une sale gosse s'il avait tenté l'épaule, comme ça. En fait tout simplement, quand t'as un mec c'est une mauvaise idée de trainer dans les bars belges avec la bière à 1,50 et beaucoup trop de garçons. Dans n'importe quel bar, avec des garçons. Avec des filles aussi, visiblement. Ou bien peut être qu'il faut juste arrêter de boire.

Patrick Watson en sortant devant l'opéra ou The Antlers dans le métro, beaucoup trop fort, moi je ne retiens plus. Il dit que c'est hormonal je crois surtout qu'il faudrait vite que j'avance. A force de tourner en rond sans savoir dans quel sens repartir j'envisage tout mais je ne fais rien. Forcément il y aurait beaucoup de stages mais je ne supporte plus de squatter dans le salon enfumé d'un appartement dégueulasse, entre deux lettres de motivations je frotte la salle de bain mais tout reste toujours plus sale. J'essaie de retenir mes dernières soirées avec eux, les bonnes impressions et leurs recommandations, j'essaie de me dire qu'un jour toutes ces perches jetées me tireront vers du concret, qu'en attendant je pourrais aller voir la mer et écrire un autre scénario puisque celui là risque fort d'être intournable. J'en suis au point mort.

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