Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
- in -
18 mars 2010

Gelato al Limon

Sur le bois exotique ravagé par l'hiver, je glisse doucement, je ferme les yeux pour quelques secondes seulement, parce que le soleil m'éblouit, il ne faut pas s'endormir parce qu'à cette heure-ci c'est le sommeil mauvais, les cauchemars si particuliers de l'après midi, les contractions douloureuses dans la nuque. Bien sûr que j'ai dormi, je me suis réveillée affolée, avec le souffle coupé, et un léger coup de soleil. Je bricole un peu, je planifie quelques détails qui nous emmerdent déjà, les non invitations, le certificat de coutume, je termine le scénario et je l'abandonne un peu, je marche le long de l'océan et au jardin des plantes de Nantes... Le soir on ne se comprend plus, la tempête a bousillé la ligne vers Bordeaux donc je ne pense pas repasser par Toulouse avant Genève. De toutes façons ça ne l'arrange pas, pas ce weekend, plutôt en semaine quand il travaille. Il ne veut pas me voir tant que je n'ai pas relancé toutes les improbables candidatures, je ne veux pas le voir si c'est pour lui arracher les cheveux de dépit. Je ne veux surtout pas le voir s'il ne veut pas me voir. Je n'ai plus envie du reste, de vieillir un peu plus si c'est ce que ça donne.

gelato

Publicité
9 mars 2010

Two people talking inside your brain

A Brussels dimanche matin j'attends que Liba se lève, il est déjà midi, il fait beau dans la cuisine, je fais passer un café à l'ancienne, toutes les 2 minutes je verse un peu d'eau chaude dans le filtre, l'eau coule très aigüe, par dessus j'entends la coloc de Lu qui baise encore bourrée, j'attends. Les placards sont grands ouverts, des paquets de cannettes Maes s'entassent par terre, les cartons du nouveau coloc aussi, c'est sale. J'attends, elle descend elle aussi encore bourrée, on laisse Lu s'étouffer dans ses fringues d'hier, fâchée depuis que cette nuit Liba s'est fait plaquer contre le mur par la seule fille qui  pouvait l'intéresser, un cheeseburger, le marché du Jeu de Balle. Moi dans ces soirées je suis celle à qui on refourgue l'asocial Hollandais qui est chercheur dans un domaine que personne ne comprend, qui n'aime pas cette musique et qui just don't care avec un accent incompréhensible. Parce que moi les chercheurs asociaux c'est mon domaine, j'ai fini par comprendre la sustainability et le happy hardcore, il a ouvert de grands yeux, 10 minutes plus tard il tentait une approche sur mon épaule, merci Lu. Il pose ses mains sur mes hanches, je me sauve, elle me dit "c'est pas grave c'est le début d'une grande amitié" et ça me fait moyennement rire, peut être parce que je réalise que le turc par exemple, j'aurais continué de pouffer comme une sale gosse s'il avait tenté l'épaule, comme ça. En fait tout simplement, quand t'as un mec c'est une mauvaise idée de trainer dans les bars belges avec la bière à 1,50 et beaucoup trop de garçons. Dans n'importe quel bar, avec des garçons. Avec des filles aussi, visiblement. Ou bien peut être qu'il faut juste arrêter de boire.

Patrick Watson en sortant devant l'opéra ou The Antlers dans le métro, beaucoup trop fort, moi je ne retiens plus. Il dit que c'est hormonal je crois surtout qu'il faudrait vite que j'avance. A force de tourner en rond sans savoir dans quel sens repartir j'envisage tout mais je ne fais rien. Forcément il y aurait beaucoup de stages mais je ne supporte plus de squatter dans le salon enfumé d'un appartement dégueulasse, entre deux lettres de motivations je frotte la salle de bain mais tout reste toujours plus sale. J'essaie de retenir mes dernières soirées avec eux, les bonnes impressions et leurs recommandations, j'essaie de me dire qu'un jour toutes ces perches jetées me tireront vers du concret, qu'en attendant je pourrais aller voir la mer et écrire un autre scénario puisque celui là risque fort d'être intournable. J'en suis au point mort.

2 mars 2010

Will hold on hope, won't let you choke

Alors qu'est ce que tu fais? A part te couper les ongles à 2h du mat, les doigts qui collent encore le mascarpone parce que la nuit quand tu cogites tu cheesecake. Pourvu qu'il y en ait bien un ou deux qui viennent te complimenter sur tes talents de crème fouetteuse... Le premier mars, dormir trop tard, du pamplemousse au soleil il est déjà midi, une douche à 15h, je me demande si je charge mon navigo pour un mois ou bien une semaine. J'avais oublié comme je déteste ces journées restée là, je me force à sortir il fait déjà noir, j'ai mal au crane et je crains déjà la suite.

Certaines choses étaient jolies, son visage dans la lumière douce à travers le drap, ce contre jour c'est presque comme un film, avec un peu d'imagination tu vois le grain qui fourmille dans l'ombre de son cou, là où je passe mon doigt sur le relief de sa peau je voudrais garder ça, le reste c'était toujours un peu loin. Je me détache, même si je l'embrasse au rayon cookies d'un monop le soir, s'il me fait rire encore beaucoup et s'il m'engueule quand je parle trop. Il me sert fort la nuit et j'ai toujours un doute à demi endormi, où suis je et qui sont ces mains sur moi, je me détache je le dégage, il trouve ça triste cette amnésie nocturne, je vois les grosses ficelles de mon à peine inconscient... Ne me dites pas quelle erreur je fais, si j'y vois si clair que ça, ne me dites rien, je quarter-life crisis sans même une excuse, je recharge pour une semaine seulement.

Publicité