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30 novembre 2010

Dance until you're her

photo_homesick

J'ai encore toujours ce réflexe de venir relire ici pour retrouver les mois perdus, en septembre j'ai dû laisser l'ancien agenda dans une pile de merdier dans le bureau, je n'ai plus rien pour savoir, j'ai déjà oublié 2009/2010. Je voudrais trouver un agenda de vie, une demi année par page, de 1985 à plus tard, pour garder toujours une trace avec moi, sans devoir chaque rentrée me débarrasser de l'année passée. J'essaie de me souvenir depuis juillet...

En août j'ai traîné ma soeur très tôt dans le jardin et sur la plage déserte puis très tard dans l'océan et le karoke pourrave de bord de mer. Elle s'est laissée faire sauvagement pendant que je galérais avec mon dispositif de tournage complètement à l'arrache, cette fois pas de terreur de pellicule ou de lumière,  plutôt une espèce de liberté totale presque plus angoissante... j'oublie de réfléchir, j'essaie de me défendre avec du bidon sur l'instinct et l'improvisation, en vrai je sais même plus ce que je fous là, quelle histoire il faut filmer, encore moins comment je vais monter tout ça, j'appuie sur le bouton et je laisse faire, j'essaie juste que ça reste joli, le résultat est surtout très flou.

Après on rentre à Toulouse reprendre le cours de tous ces tournages à préparer, je perds déjà le fil, elle s'occupe de dérusher et m'emmène faire de l'aviron sur la Garonne et jouer aux échecs sur la prairie. Il fait 40°, on regarde les gouttes de brume s'accrocher à nos bras en calculant l'anarchie de nos cycles, on se coupe les cheveux, on bronze encore un peu.

En septembre il m'emmène à Tunis en plein milieu de ma préparation overbookée d'un petit film trop ambitieux pour nos petites épaules (nos petits comptes en banque surtout). Je tourne en rond sans rien pouvoir avancer, le grand retour du cauchemar catastrophe où le travail en retard me poursuit pour me bouffer, ou un truc comme ça. Je me réveille en hurlant mais au moins il est avec moi (l'avantage d'avoir signé). En pleine nuit ses approches frigo se heurtent au zèle de sa petite soeur qui doit s'assurer de notre respect total du ramadan... on a tenu les trois jours qui restaient pour faire bonne impression, en mangeant du mesfouf la nuit et en regardant Fatafeet toute la journée. J'ai quand même fini par le traîner à la plage désertée, pour oublier qu'un oncle venait de mourir et que la télé ne parlait que du 11 septembre. Encore une fois nager...

En rentrant, la spirale du tournage d'une autre, donc. Deux semaines un peu magiques où tout le monde s'aime un peu trop et où la moitié des journées se finissent en comédie musicale sur le plateau, mine de rien on termine à l'heure et en ordre, très bien. En octobre, il me reste une semaine pour regarder mes 12 heures de rushes (fiction documentaire, plus jamais), faire un bout à bout et soutenir mon film. Je replonge dedans, j'essaie d'aller vite, je passe de 45 minutes à 22 entre les deux derniers jours, la soutenance se passe très bien. Je commence à accepter la fatalité de ma procrastination maladive : il me faut sans cesse trouver des deadlines. Justement, la nana responsable des festivals m'en donne plein, il me faut une deuxième version pour le 30 octobre, des sous titres pour le 30 novembre, une version finale pour une projection le premier décembre.

En novembre, donc, je suis partie 15 jours dans les landes voir l'océan sous la tempête et écrire un filmdefindetudes (comme quoi c'était super urgent) en atelier scénario. Il faisait froid mais y'avait des plaids, du vin et des gens plutôt chouettes. C'était vraiment pas le moment de prendre du temps loin de final cut mais ça sentait l'automne et l'océan, quoi qu'il arrive j'aurais sûrement glandé tout ce temps avant de me speeder à la fin du mois. Ensuite les cours ont repris, j'ai reçu la confirmation pour New York, et ces derniers jours c'est un peu tout en même temps, les naissances et les deuils, le montage final, l'étalonnage, le mixage, les sous titres, la paperasserie pour le visa, les 12000$ à mendier, les vaccins, les exercices de découpage, les inscriptions aux cours du spring semester et craigslist brooklyn. Demain soir ça sera peut être ma seule projection en festival de ma vie, j'ai déjà mal au ventre mais après ça je ne serais plus obligée de revoir ce film, je passerai à la suite, ça ira.

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