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7 juillet 2009

You'll feel the heat oh yeah it burns

Je décore les chambres des personnages de fictions avec des photos qui racontent toute ma vie. J'entasse à Toulouse les images en noir et blanc raté de mes années lycéennes, mes premières heures sous inactinique, mes premières nausées copyrightées Ilford, des visages oubliés depuis presque longtemps qui racontent le temps de 5 feuilles de services l'histoire de Lola, photographe déprimée qui finit par se suicider au destop, paye ta merde au rayon accessoires. A Paris je recouvre la tapisserie et le frigo de Nan de tirages minuscules de toute ma vie en numérique, 250 images pour illustrer cette jolie histoire qui cristallise autour d'elle en quelques plans séquences  nos amitiés réelles, les petits mensonges pour camoufler notre connivence virtuelle, notre dream team et notre longueur d'onde absolument raccord qui les bluffe tous un peu. A Toulouse je pédale trop vite les nuits trop chaudes sous les arbres brumisés rue Alsace Lorraine, ma robe blanche qui tressaute sur les pavés des rues piétonnes où les gens carburent aux tapas/rosé, et quelques heures qui manquent à chacune de mes journées pour mener à bien le superflu agréable. A Paris je descend la rue du Faubourg Poissonnière en sens inverse, la rue du Poteau sans trop de cheveux au vent parce qu'ils sont encore plus courts et retenus par mon casque qui emmène mon coeur en Islande, je fermerais presque les yeux, regarde je vole. Je passe des entretiens labellistiques et télévisuels qui se déroulent merveilleusement bien pour finalement passer à coté pour cause de planning. Je ne compte pas les occasions avortées pour mener à bien ce tout petit grand film, pour rassurer Liba, pour remplacer son assistant réa et sa décoratrice tout en faisant du thé glacé et des cakes aux olives pour tout le monde. Et je remplis ma vie d'autres choses que d'attente et soudain tout va mieux. A Toulouse je rentre le soir absolument morte et je retrouve le plaisir du debrief canapé-rhum-southpark, ses mains sur mon ventre mon nez sous ses aisselles parce que comme dirait Tara la pote de Sookie 'I'd take a shower in your sweat if I could'. Je retrouve mon ventre qui se tord de praline/guimauve/whatever, je capte à nouveau nos fréquences amour, sexe, rock&roll et japonaiseries. A Paris je rentre le soir absolument morte et je retrouve cette ancienne habitude du téléphone sous les draps, pas tous les jours, juste quand j'en ai envie, je lui parle de ma gueule de bois et on débat de la possibilité d'une bague. Il aura suffit de soigner mon désamour propre pour nous retrouver. Je me doutais bien que je ne pouvais pas l' aimer si je ne m'aimais plus moi même. Je me doutais bien que passer mon temps à haïr mon inactivité ne pouvait laisser de place à aucune autre espèce de sentiment. Maintenant que je remplis mes journées d'autres choses que de langueur sur canapé je me surprends à le retrouver le soir, toute amoureuse et transpirante. Voilà voilà, il fait chaud, quand il est loin je renifle l'odeur de ma peau pour me rappeler que je sens encore la jeune fille, que c'est pas un pacte en papier pirouette cacahouète qui va me faire passer du coté obscur de la vie. hein. on est bien d'accord.


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12 juin 2009

The time that remains

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Je ne pensais pas y voir des films, je pensais juste bosser comme une acharnée, prendre une heure de soleil les pieds dans le sable entre 12 et 13, rencontrer plein de gens utiles pour ma carrière et tuer mes chevilles sur des talons hauts. En fait non, même pas mal aux pieds, à peu près aucune rencontre, pas vraiment de sable, mais des films, quand même.

A Cannes la première fois qu'on te file des invitations juste après le boulot tu te dis que c'est peut être la seule fois de ta vie que tu vas monter ces putain de marches, alors même s'il faut payer un taxi 50€ pour aller se changer en 2min30 à l'autre bout de la ville pour être à 19h en tenue de soirée exigée devant les papparazzi, ben tu le fais. Et finalement les marches tu les montes très vite parce que Aïssa Maïga reste trois plombes à se tourner juste devant toi et que tu essaies de filer plus vite que leurs vitesses d'obturation pour ne pas gâcher leurs belles photos de sa belle robe sur le tapis rouge avec ta tête de fille qui vient de claquer 50€ en taxi et qui s'est glissée en 2min30 dans une robe H&M noire tout ce qu'il y a de plus basique. Arrivée à ta place tu te dis que quand même c'est vachement moins impressionnant que ce qu'on te montre à la télé, t'es en sueur et tu réalises que ça fait 1h que t'arrêtes pas de courir, t'envoies quand même un message à la moitié de ton répertoire pour partager ton émotion, tu applaudis l'équipe du film qui entre. Putain tu sais même pas qui c'est, tu sais même pas quel film tu vas voir, mais c'est cool, t'es dans une très belle salle de cinéma et le rideau s'ouvre sur le Carnaval des Animaux...

Finalement j'ai vu quelques films en compétition, toujours en fausse tenue de soirée, montant les marches rouges toujours un peu plus vite. Après j'en ai eu vite marre de voir des mecs se faire refouler parce que leur chaussures ou leur pantalon n'avaient pas la bonne couleur et de devoir me saper pour simplement aller voir un film. Le trop plein de glamourez-vous pour une petite minute de marches forcées sous la lumière blanche et la pression des vigiles qui te somment de laisser vite de la place sur le tapis pour les vraies stars. Tout ça pour qu'il s'avère que je n'ai jamais autant dormi au cinéma qu'au Festival de Cannes, comme les 3/4 des gens. Ceux qui bossent la journée s'endorment le soir devant les projections, ceux qui font la fête la nuit s'endorment le jour dans les mêmes fauteuils que les autres, d'autant plus que la plupart des films avoisinent les 2h30.

J'ai vu à peu près 50 min du film d'Haneke qui fait du faux N&B soporifique et quelques merveilleux plans séquences, le Park Chan Wook par contre presque en entier, il me manque quelques secondes éparses de la scène finale qui est magnifique (comme le film mais il est vraiment trop long). Fish Tank est une petite tuerie avec une jeune actrice très prometteuse et une bande originale hip hop qui déchire. Spring Fever est très audacieux, et ça fait vraiment du bien de voir un film asiatique avec une image un peu sale, pas trop éclairée, mais c'est aussi très long... Agora d'Amenabar est une grosse Hollywooderie sans intérêt (sauf pour un plan me disait Cartman, mon cofestivalier : celui de Rachel Weisz sortant du bain. C'est tout.). Panique au village ne tient pas vraiment la longueur, mais j'ai réussi à le voir en entier malgré sa séance à 00h40 juste après Le Ruban Blanc... Reste Kynodontas (Dogtooth), dont je suis ressortie complètement euphorique d'une telle ambition du scénario et de l'image, vraiment stimulant.

Alors j'ai beaucoup dormi dans les fauteuils rouges en orchestre ou au balcon, j'ai somnolé à quelques centimètres de Tarantino qui ricanait juste derrière ma nuque, et puis un peu avant la fin je me suis fais surprendre par la poésie d'Elia Suleiman, son film bittersweet chorégraphié en un bijou de ballet mémoriel, toutes ses musiques qui sont aussi les nôtres, sa pudeur et son enfance pour de grosses larmes qui coulent sur mes joues. Joli cadeau de me retrouver émue et tremblante devant de si petites attentions, puis j'ai guetté sa sortie pour tenter de le revoir, son visage comme un croisement étrange entre mon père et mon amoureux, mais tout le monde est debout à applaudir sans fin et je suis attendue pour la fête de fin de festival de mes boss. J'arrive sur la plage du Majestic les yeux dégoulinants de mascara et je saoule tout le monde avec mon intime palme d'or, enfin heureuse de savoir ce qu'il me fallait pour repartir en confiance.


13 mai 2009

Et dépose mon long sac de pierre

Je ré-écoute Le Long Sac de Pierre et les sons subliminaux depuis mon très petit lit sous le ciel Cannois, je me rappelle alors un autre festival, mes trop jeunes années loin déjà, comment commencer trop vite puis peut-être en tomber, comment s'éloigner de tout ce qui aurait pu puis ramer à contre-courant, comment rattraper le temps qui pousse aussi vite que mes cheveux que je m'applique à raccourcir chaque mois un peu plus.

 

Non non hush hush tu ne pousses pas tu ne pousses plus regarde comme c'est facile comme l'on revient en arrière en arrachant ce qui dépasse...

 

Je suis entrée là très vite et tout a disparu sitôt mes talons sur le tapis du palais. J'ai pu oublier l'océan, mes pieds nus sur le bois chaud de la terrasse, mes paumes contre la pâte à pain que je laisse lever dans l'arrière cuisine, puis la fête, mon vieux papy qui lèche le plat de crème à gâteau, ses larmes qu'il cache dans ses sourires quand ils lui chantent son merluchon, qu'on sera encore là pour fêter ses 112 ans, et 80 c'est pas grand chose c'est 4 fois 20, et mes larmes que je cache dans l'arrière cuisine le nez contre la porte du frigo, le chocolat sur ma robe, les histoires d'enfance, de guerre, et de piscine de Rabat, et un olivier plus grand que lui mais c'est normal mon papy il est petit. Je croirai toujours que mon papy est un immortel qui nous regarde grandir en rigolant, il a survécu à tant de guerres, des grandes et d'autres petites, des loin dans la jungle et d'autres tout juste dans l'escalier, des guerres à bombes et d'autres à scalpels, des guerres de gens et des guerres d'idées, des guerres d'enfant à baluchon et des guerres de vieil homme à oiseaux, des guerres passées et encore tellement d'autres à venir qu'il gagnera toutes en riant fort, en grimaçant pour la photo, en cachant ses larmes dans son gâteau aux petits bruns...

 


6 mai 2009

In Their Spiracle

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Ente deux longs voyages coté fenêtre dans le sens inverse de la marche je déterre le reflex pour répondre à une semi commande et j'essaie d'appliquer la recette parisienne... Je revois Vandaveer dans un petit bar sur la Garonne, je revois Les Noisettes dans une salle acoustiquement bluffante, je shoote Punish Yourself derrière les lasers et Tokyo Decadence sous une pluie de stupre. Paris me revient plus que jamais, des photos d'Andy sur les murs des loges du Bikini et des amis retrouvés online. Ensuite j'oserais peut être envoyer des demandes de stages trop ambitieuses, je n'ai presque plus rien à perdre. Le reste du temps je lutte en traduisant une conférence pour en sous-titrer la video, je fabrique de l'harissa immangeable par le commun des mortels et je pouffe sous la couette devant the Big Bang Theory avec le mon Non-Commun, donc. Je prends doucement le soleil, laissant le paquet de biscottes suédoises ou celui de mini weetabix au chocolat m'expliquer pourquoi le blé complet c'est bon pour moi, laissant l'album de Soap & Skin me noyer doucement, laissant ses mains sous mes cheveux et tant pis pour ma belle liberté, tant pis pour mes belles confiances et pour tous mes jolis doutes, je me laisse faire, je me laisse annihiler dans la chaleur du jardin, j'emprisonne mon rire dans les bouteilles que je vide puis je les lui offre avec mon mal de ventre et mon odeur de fête. Tant pis pour le temps qu'il reste, tant pis pour tout ce que je me reproche déjà, je n'essaie même plus et je dors bien trop, évidemment.

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19 avril 2009

Fistful of Swoon

Il m'a mise dehors avec sa carte bleue et un aller retour pour Paris, pour se faire des vacances de ma déprime à fleur de peau et à flan de baignoire... Et j'ai pleuré sur notre besoin d'éloignement, sur tout ce qui fonctionne mieux avec quelques centaines de kilomètres qui se rejoignent sur les quais un week-end sur deux, sur sa lucidité placide de me savoir mieux là bas loin, sur notre nécessité de s'oublier trop souvent. Alors je passe une semaine absolument revival de nos week-ends d'acolytes déchainées, Liba fraichement libérée d'une histoire éprouvante et nos rires sur les plateaux de cinéma, dans les rues de Paris, dans les soirées à la bière et au B.I.A., dans les chiottes du Point Éphémère, devant les murs in progress de Jim chez Dune et hier soir au Divan du Monde... Je m'occupe de la sortir de son monde trop plein d'apprentis cinéastes arrogants pour l'emmener tomber amoureuse de Vandaveer, son regard, ses dents, sa voix... Ensuite il y avait nos visages frigorifiés à La Fourmi, une fille qui chantait juste en face et un homme qui dansait avec une chaise, l'équipe Blogothèque qui a emmené tout son petit monde plus haut et nous qui sommes restées là, heureuses et encore toutes enchantées, Mat qui nous offre à boire et la course pour attraper le bus de nuit. Je retrouve tout ce que j'aimais ici alors j'envoie volontiers des cv à ceux qui me le réclament ou à des offres de job de rêve dans le 20ème, j'hésite à repasser avant Cannes pour Metric, j'achète un pass Navigo et je lui promets d'être de retour bientôt...


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9 avril 2009

RTFM


Mon processus d'automédication anti-dépression comprenait l'abandon de la contraception à base d'hormones, je me disais qu'au vu de notre non-rythme sexuel ça ne changerait pas grand chose... Sauf que ceci expliquant certainement cela, sans pilule je suis devenue affamée, je reconstruis notre intimité comme je peux, j'achète des solutions alternatives à base de latex et je tente d'introduire le nouvel élément au milieu de nos ébats. Alors il se retrouve comme un jeune con, absolument démuni devant ce truc, et moi je ne sais pas mieux faire, c'est la première fois pour tous les deux et avant que tout ne soit retombé définitivement on abandonne devant notre incapacité à simplement mettre un préservatif... Une fois tous les deux morts ses mains sous mes hanches et ma bouche dans son cou, je tente une séance d'entrainement avant que l'animal ne se rendorme, et en fait bordel ce truc est juste trop petit... Je réalise naïvement tout ce que ça implique d'être femme d'un seul homme, l'absence totale d'élément de comparaison, et voilà il va falloir acheter du XL ou je ne sais pas quoi. En attendant ,ce matin nos enfants morts me réveillaient doucement, j'ai tenté de me rappeler des dates clefs du cycle menstruel non modifié, j'ai tendu la main vers la boîte de mouchoirs et je me suis rendormie...


7 avril 2009

And the flower would be its offering

C'était presque drôle, toutes nos plantes qui se meurent doucement et dimanche tous les deux penchés le nez dans les mêmes feuillages à s'acharner à trouver un remède, à couper les branches malades, à bouturer les parties saines, arrosant mais pas trop, soignant tant qu'il est encore temps le désastre botanique qui sévit depuis quelques semaines, comme par hasard. L'image était drôle, les végétaux miroirs de notre pauvre histoire... Ensuite on a fait l'amour, ensuite on a rit, ensuite on s'est goinfrés de banoffee pie et il a demandé quand est-ce qu'on allait se marier. Et toutes ces questions à long terme, le prochain voyage en Tunisie, la prochaine ville du prochain boulot, je réponds que je ne sais pas, et je ferme la porte. Je préfère rester pile dans l'instant où tout va simplement d'un coup, nus sous le drap et la lune qui passe entre les rideaux juste pour éclairer nos ventres et me dire que c'est beau, même si l'instant d'après risque de tout voir basculer, la porte est fermée, je ne réponds plus aux questions, ni les siennes ni les leurs, j'arrose les plantes un peu mais pas trop, je les soigne tous les jours, j'attends de voir ce que l'été me dira.

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3 avril 2009

Sleeping is giving in


Je devrais prendre la décision mais je ne peux pas. Je décide de vivre les choses chaque petit jour après l'autre, doucement, certainement trop, et je repousse à bouts de bras les jours où tout sera tellement évident que je ne pourrais plus éviter de faire face. Je ne prends pas cette décision parce qu'elle est beaucoup trop lourde, je la traine loin derrière moi, mon boulet de choix au bout d'une chaine maillée de trop petits espoirs et de trop fragiles évidences. Certains jours les espoirs grandissent, je retrouve un peu de consistance émotionnelle, je pense à nos enfants et à tout ces artifices qui maintiennent la longueur de la chaine, les attentes de nos familles, nos amis, nos projets et notre histoire, nos choses à nous, pleins de mauvaises raisons et quelques vrais sentiments, et je refuse de trier. Certains autres jours je trie quand même, je n'en suis pas encore à faire une liste des pour et des contre, parce qu'un contre peut peser dix pour et vice versa selon la couleur du ciel, le nombre de bouchons de rhums avalés la tête contre l'épaule des autres, le gout du café ou l'agressivité des pollens contre mes bronches. Alors je ne prends pas de décision, je vois des gens et ça va mieux, je reprends quelques activités audiovisuelles, je me prépare à exploser ma robe de soirée à Cannes en fréquentant les salons de thés princieux avec Milk, je squatte des tournages en lutte, je me saoule la nuit au rhum et aux sourires des autres. J'évite les questions parce que je ne sais pas y répondre, je sais bien que l'évidence est presque déjà là, que je perds un maillon d'espoir pour chaque jour à tenter de rallonger la chaine, qu'en parler avec lui ça marche un peu mais finalement pas tant que ça, que je suis complètement perdue et que toutes leurs questions ne me renvoie qu'à ça, à comment je suis pathétique à vouloir m'accrocher à une histoire trop vieille pour qu'ils puissent la comprendre, à comment je me perds parce que je n'ai pas connu la vie sans lui, parce que je ne sais pas comment on quitte un homme et toute une vie, parce que certainement j'ai peur de la logistique à mettre en œuvre dans une séparation, et que je n'en ai pas envie là maintenant. Alors je ne la prends pas, cette décision, je la traine jusqu'à plus tard, plus tard demain ou plus tard un an, ou plus tard jamais, on verra.


16 mars 2009

Till the siren come calling

Je ne suis pas de ceux qui savent mieux dire la tristesse, qui écrivent mieux  le noir que le blanc. Mon cœur est vide, mon cerveau aussi, je ne saurai pas en faire de jolies phrases. Je saurai juste dire que je donnerais tout pour retrouver celle que j'étais avant, je ne sais pas chérir les drames, je voudrais retrouver mon enthousiasme et mon sourire, mes émotions aussi, cesser un instant de sonder mon cœur et mon corps et passer un peu de temps à vivre heureuse. Je n'ai jamais été comme ça, j'ai été malheureuse mais toujours par quelque chose de plus fort, le manque, la colère, la folie. Aujourd'hui je pleure sur le néant, je ne ressens plus rien, je suis une grosse masse vide.  Est-ce que le vide est encore plus fort... Si j'écoute le peu que me disent mes sens je réalise que je n'aime plus son odeur, que son bras sur mon ventre ne crée plus cette onde calme qui m'endormait si vite, que je n'arrive même plus l'embrasser. Je sais très bien que ça veut tout dire. En remontant la rue tout à l'heure j'ai même envié les lycéens qui sortaient de cours, la simplicité de leur vie tellement compliquée tu vois. J'erre comme ça dans les très grandes librairies, je déleste mon compte en banque de 33€ de prose de Rilke (merci) en ressassant au fond les images de The Burning Plain, très belle mauvaise idée si comme moi tu hésites à succomber au chant des sirènes pour tout plaquer pour te sauver loin, changer de voix changer de nom changer de vie. J'imagine m'échapper, me faire rattraper par mon amour quand tout sera différent, quand il sera de nouveau l'homme que j'aimais mais en mieux, quand je serais encore un peu cette fille tombée amoureuse en décembre 2003 mais en plus sûre, quand j'aurais tenté partout ailleurs de m'élever et que rien ne sera plus juste qu'un retour aux sources au creux de son cou. J'aimerais tellement le retrouver.


9 mars 2009

Mind Your Throats, Please

Je relis ce que j'écrivais il y a 6 mois, il y a 1 an, il y a 2 ans , pour comprendre. Il y a encore peu mes notes sentaient la guimauve et les cœurs dans les yeux, aujourd'hui je pourrais juste essayer d'explorer le vide au fond de moi, mes yeux fermés et mes pensées rien-à-voir pendant qu'il tente de me faire l'amour. L'alcool et les bonnes volontés des amis me permettent simplement de sangloter à 3 heures du mat dans le hall d'un appartement inconnu. J'oublie tout, nuit après nuit, je tente de mettre de l'ordre dans le vide complexe de mes humeurs, je m'affole de perdre une quantité de peau incroyable, je dors trop, je travaille peu, je songe à faire un truc du genre une pause, prendre l'air alors que je rentre à peine de vacances, est-ce que ça ferait sens ? Est-ce qu'il ne faut pas plutôt embrayer une fin de pause, se remettre à travailler, recommencer à m'aimer un peu avant de pouvoir comprendre pourquoi je n'aime plus les autres ?


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