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19 avril 2009

Fistful of Swoon

Il m'a mise dehors avec sa carte bleue et un aller retour pour Paris, pour se faire des vacances de ma déprime à fleur de peau et à flan de baignoire... Et j'ai pleuré sur notre besoin d'éloignement, sur tout ce qui fonctionne mieux avec quelques centaines de kilomètres qui se rejoignent sur les quais un week-end sur deux, sur sa lucidité placide de me savoir mieux là bas loin, sur notre nécessité de s'oublier trop souvent. Alors je passe une semaine absolument revival de nos week-ends d'acolytes déchainées, Liba fraichement libérée d'une histoire éprouvante et nos rires sur les plateaux de cinéma, dans les rues de Paris, dans les soirées à la bière et au B.I.A., dans les chiottes du Point Éphémère, devant les murs in progress de Jim chez Dune et hier soir au Divan du Monde... Je m'occupe de la sortir de son monde trop plein d'apprentis cinéastes arrogants pour l'emmener tomber amoureuse de Vandaveer, son regard, ses dents, sa voix... Ensuite il y avait nos visages frigorifiés à La Fourmi, une fille qui chantait juste en face et un homme qui dansait avec une chaise, l'équipe Blogothèque qui a emmené tout son petit monde plus haut et nous qui sommes restées là, heureuses et encore toutes enchantées, Mat qui nous offre à boire et la course pour attraper le bus de nuit. Je retrouve tout ce que j'aimais ici alors j'envoie volontiers des cv à ceux qui me le réclament ou à des offres de job de rêve dans le 20ème, j'hésite à repasser avant Cannes pour Metric, j'achète un pass Navigo et je lui promets d'être de retour bientôt...


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9 avril 2009

RTFM


Mon processus d'automédication anti-dépression comprenait l'abandon de la contraception à base d'hormones, je me disais qu'au vu de notre non-rythme sexuel ça ne changerait pas grand chose... Sauf que ceci expliquant certainement cela, sans pilule je suis devenue affamée, je reconstruis notre intimité comme je peux, j'achète des solutions alternatives à base de latex et je tente d'introduire le nouvel élément au milieu de nos ébats. Alors il se retrouve comme un jeune con, absolument démuni devant ce truc, et moi je ne sais pas mieux faire, c'est la première fois pour tous les deux et avant que tout ne soit retombé définitivement on abandonne devant notre incapacité à simplement mettre un préservatif... Une fois tous les deux morts ses mains sous mes hanches et ma bouche dans son cou, je tente une séance d'entrainement avant que l'animal ne se rendorme, et en fait bordel ce truc est juste trop petit... Je réalise naïvement tout ce que ça implique d'être femme d'un seul homme, l'absence totale d'élément de comparaison, et voilà il va falloir acheter du XL ou je ne sais pas quoi. En attendant ,ce matin nos enfants morts me réveillaient doucement, j'ai tenté de me rappeler des dates clefs du cycle menstruel non modifié, j'ai tendu la main vers la boîte de mouchoirs et je me suis rendormie...


7 avril 2009

And the flower would be its offering

C'était presque drôle, toutes nos plantes qui se meurent doucement et dimanche tous les deux penchés le nez dans les mêmes feuillages à s'acharner à trouver un remède, à couper les branches malades, à bouturer les parties saines, arrosant mais pas trop, soignant tant qu'il est encore temps le désastre botanique qui sévit depuis quelques semaines, comme par hasard. L'image était drôle, les végétaux miroirs de notre pauvre histoire... Ensuite on a fait l'amour, ensuite on a rit, ensuite on s'est goinfrés de banoffee pie et il a demandé quand est-ce qu'on allait se marier. Et toutes ces questions à long terme, le prochain voyage en Tunisie, la prochaine ville du prochain boulot, je réponds que je ne sais pas, et je ferme la porte. Je préfère rester pile dans l'instant où tout va simplement d'un coup, nus sous le drap et la lune qui passe entre les rideaux juste pour éclairer nos ventres et me dire que c'est beau, même si l'instant d'après risque de tout voir basculer, la porte est fermée, je ne réponds plus aux questions, ni les siennes ni les leurs, j'arrose les plantes un peu mais pas trop, je les soigne tous les jours, j'attends de voir ce que l'été me dira.

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3 avril 2009

Sleeping is giving in


Je devrais prendre la décision mais je ne peux pas. Je décide de vivre les choses chaque petit jour après l'autre, doucement, certainement trop, et je repousse à bouts de bras les jours où tout sera tellement évident que je ne pourrais plus éviter de faire face. Je ne prends pas cette décision parce qu'elle est beaucoup trop lourde, je la traine loin derrière moi, mon boulet de choix au bout d'une chaine maillée de trop petits espoirs et de trop fragiles évidences. Certains jours les espoirs grandissent, je retrouve un peu de consistance émotionnelle, je pense à nos enfants et à tout ces artifices qui maintiennent la longueur de la chaine, les attentes de nos familles, nos amis, nos projets et notre histoire, nos choses à nous, pleins de mauvaises raisons et quelques vrais sentiments, et je refuse de trier. Certains autres jours je trie quand même, je n'en suis pas encore à faire une liste des pour et des contre, parce qu'un contre peut peser dix pour et vice versa selon la couleur du ciel, le nombre de bouchons de rhums avalés la tête contre l'épaule des autres, le gout du café ou l'agressivité des pollens contre mes bronches. Alors je ne prends pas de décision, je vois des gens et ça va mieux, je reprends quelques activités audiovisuelles, je me prépare à exploser ma robe de soirée à Cannes en fréquentant les salons de thés princieux avec Milk, je squatte des tournages en lutte, je me saoule la nuit au rhum et aux sourires des autres. J'évite les questions parce que je ne sais pas y répondre, je sais bien que l'évidence est presque déjà là, que je perds un maillon d'espoir pour chaque jour à tenter de rallonger la chaine, qu'en parler avec lui ça marche un peu mais finalement pas tant que ça, que je suis complètement perdue et que toutes leurs questions ne me renvoie qu'à ça, à comment je suis pathétique à vouloir m'accrocher à une histoire trop vieille pour qu'ils puissent la comprendre, à comment je me perds parce que je n'ai pas connu la vie sans lui, parce que je ne sais pas comment on quitte un homme et toute une vie, parce que certainement j'ai peur de la logistique à mettre en œuvre dans une séparation, et que je n'en ai pas envie là maintenant. Alors je ne la prends pas, cette décision, je la traine jusqu'à plus tard, plus tard demain ou plus tard un an, ou plus tard jamais, on verra.


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