Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
- in -
12 janvier 2010

How can you receive me when you are so switched off

J'arrive même à trouver ça drôle, de me retrouver à peu près exactement au même point, les choix à faire sont sensiblement les mêmes, la vie en boucle. Alors je continue ici? Finalement l'avenir dans le musicbusiness ça s'envisage à peu près? Je continue chez chouette (mais un peu con des fois) label ou bien j'accepte un vrai job chez web-video-musique-et-puanteur? Seulement là tout de suite ce que j'aimerais c'est faire un bonhomme dans les 20 cm de neige de notre jardin, parce que j'ai un jardin, quelque part à Toulouse, un T3 à 600€ aussi, une baignoire et un palmier, des énormes placards et même un fiancé (aouch ça y est) amoureux, beau et intelligent, qui lui me pousse à avancer de mon coté parce qu'il est fort pour deux. La flemme de la trépidance, la même qu'il y a 2 ans, le manque de lui et l'appel d'un truc genre chez nous. Je fatigue de notre déphasage perpétuel, choisir heureux au job malheureux en amour. Quand je serai grande je voudrais un super travail de cultureuse à coté d'un labo de mécanique des fluides option mission d'enseignement et pas trop loin de l'océan, des gosses (mais ouais) et du tricot (ouais aussi). Je suis pas sûre d'assumer le vieillissement prématuré des couches supérieures de mes envies atopiques, j'en suis presque au point d'acheter de l'antiride chez Avène, à 24 ans avec mes collants bleus et ma boîte à goûter jaune. Et lui s'il cautionne mon look régressif et mes aspirations de mémé, si lui aussi il voudrait bien qu'on glande au chaud dans l'absolu, il préfère me savoir loin mais active plutôt que chialeuse à 13h dans sa baignoire... Je vois Lili qui quitte Isaac pour cause de tout le contraire justement, après 6 ans de compromis foireux où elle a oublié ce qu'elle était soit disant au nom de son couple. Elle me dit qu'on a tout compris, l'intelligence de choisir l'individu avant tout, que l'on a su ce qu'ils ont ignoré, éviter l'erreur fatale de la mauvaise concession, celle dont tu blâmeras l'autre quand tu compteras tes frustrations. Je les regarde se battre pour des meubles, moi je les ai vus s'embrasser la première fois, j'encaisse leur glauque d'avoir à ce point oublié de s'épanouir ensemble même si ça voulait dire quelques kilomètres, au moins un tour du monde en tgv  depuis  le temps. Mais ouais, mais ouais. On a tout compris. In : le bon sens près de chez vous, sacrifier quelques caresses pour quelques lignes qui emmèneront mon cv dans la bonne direction, il paraît. Alors que finalement l'erreur est certainement la même, le compromis simplement dans l'autre sens, et je blâmerai plutôt mon taf  quand il aura tué mon couple. A la fenêtre d'un appart qui n'est pas le mien, sur un clic-clac bancal et poussiéreux, les klaxons et les drapeaux qui s'agitent aux fenêtres des mariés de Saint Ouen, des céréales dans un yaourt au soja, je réfléchis toute seule à ce qu'il va falloir choisir dans les prochaines semaines, l'argent en jeu, au prix d'une solitude amère dans Paris. Quitte ou double, bien, bien.

Publicité
Publicité