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13 mai 2009

Et dépose mon long sac de pierre

Je ré-écoute Le Long Sac de Pierre et les sons subliminaux depuis mon très petit lit sous le ciel Cannois, je me rappelle alors un autre festival, mes trop jeunes années loin déjà, comment commencer trop vite puis peut-être en tomber, comment s'éloigner de tout ce qui aurait pu puis ramer à contre-courant, comment rattraper le temps qui pousse aussi vite que mes cheveux que je m'applique à raccourcir chaque mois un peu plus.

 

Non non hush hush tu ne pousses pas tu ne pousses plus regarde comme c'est facile comme l'on revient en arrière en arrachant ce qui dépasse...

 

Je suis entrée là très vite et tout a disparu sitôt mes talons sur le tapis du palais. J'ai pu oublier l'océan, mes pieds nus sur le bois chaud de la terrasse, mes paumes contre la pâte à pain que je laisse lever dans l'arrière cuisine, puis la fête, mon vieux papy qui lèche le plat de crème à gâteau, ses larmes qu'il cache dans ses sourires quand ils lui chantent son merluchon, qu'on sera encore là pour fêter ses 112 ans, et 80 c'est pas grand chose c'est 4 fois 20, et mes larmes que je cache dans l'arrière cuisine le nez contre la porte du frigo, le chocolat sur ma robe, les histoires d'enfance, de guerre, et de piscine de Rabat, et un olivier plus grand que lui mais c'est normal mon papy il est petit. Je croirai toujours que mon papy est un immortel qui nous regarde grandir en rigolant, il a survécu à tant de guerres, des grandes et d'autres petites, des loin dans la jungle et d'autres tout juste dans l'escalier, des guerres à bombes et d'autres à scalpels, des guerres de gens et des guerres d'idées, des guerres d'enfant à baluchon et des guerres de vieil homme à oiseaux, des guerres passées et encore tellement d'autres à venir qu'il gagnera toutes en riant fort, en grimaçant pour la photo, en cachant ses larmes dans son gâteau aux petits bruns...

 


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6 mai 2009

In Their Spiracle

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Ente deux longs voyages coté fenêtre dans le sens inverse de la marche je déterre le reflex pour répondre à une semi commande et j'essaie d'appliquer la recette parisienne... Je revois Vandaveer dans un petit bar sur la Garonne, je revois Les Noisettes dans une salle acoustiquement bluffante, je shoote Punish Yourself derrière les lasers et Tokyo Decadence sous une pluie de stupre. Paris me revient plus que jamais, des photos d'Andy sur les murs des loges du Bikini et des amis retrouvés online. Ensuite j'oserais peut être envoyer des demandes de stages trop ambitieuses, je n'ai presque plus rien à perdre. Le reste du temps je lutte en traduisant une conférence pour en sous-titrer la video, je fabrique de l'harissa immangeable par le commun des mortels et je pouffe sous la couette devant the Big Bang Theory avec le mon Non-Commun, donc. Je prends doucement le soleil, laissant le paquet de biscottes suédoises ou celui de mini weetabix au chocolat m'expliquer pourquoi le blé complet c'est bon pour moi, laissant l'album de Soap & Skin me noyer doucement, laissant ses mains sous mes cheveux et tant pis pour ma belle liberté, tant pis pour mes belles confiances et pour tous mes jolis doutes, je me laisse faire, je me laisse annihiler dans la chaleur du jardin, j'emprisonne mon rire dans les bouteilles que je vide puis je les lui offre avec mon mal de ventre et mon odeur de fête. Tant pis pour le temps qu'il reste, tant pis pour tout ce que je me reproche déjà, je n'essaie même plus et je dors bien trop, évidemment.

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