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26 mars 2011

Jumped in oceans raging seas

Both way open jaws, transport express directement sur mon bureau beige qui filait mes collants, je mets très fort pour rester concentrée, y'a toujours des mecs qui hurlent des horreurs dans mon wagon, y'a toujours une conne pour essayer de crier plus fort, je sors à Fulton street, prendre uptown pour aller downtown, logique, le retour en terres américaines c'est mon enfermement dans un projet trop gros pour mes épaules d'expat qui ne sait pas demander de l'aide. On m'en a offert, on me l'a reprise, je me suis retrouvée toute seule et finalement j'apprends dans la douleur que malgré toutes les équipes que l'on monte je rentre dans un métier de solitaire. Un casting tout en awkwardness, un conflit israelo-palestinien sur mon plateau de répétitions, une évidence comme on te les raconte dans les making of, elle est entrée elle a dit la première phrase et c'était elle. Je me suis moquée de ma propre façon de me prendre au sérieux, en vrai j'hésite toujours à prendre ça au sérieux, je dédramatise et je blague gentiment mais à chaque cut je m'enfuis quelque part pour reprendre mon souffle. You're overreacting il dit, et j'essaie de lui expliquer que si je ne prenais pas ça à coeur, ça serait inquiétant quand même. Il me dit que c'est pas comme ça qu'on dirige, que s'il arrive en retard c'est de ma faute, il change son lanning toutes les heures et quelques instants avant de tourner la fin il me dit comme ça, accroupi dans la salle de bain, qu'il pense qu'il aurait mieux fait de ne pas accepter de faire ce film. Évidemment. Le don du perfect timing, je collapse dans la baignoire, il s'excuse, il oublie tout, il met tout par terre tandis qu'elle installe consciencieusement sa poche de sang dans son jean. L'heure d'assumer les erreurs de casting, et tout le monde a l'air de trouver ça tellement normal, parce que c'est un acteur, that's what actors do. Okay. Je termine en catastrophe, j'avale les reproches et les "there's no easy way to say this, we lost all the master shots of the first scene".

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2 mars 2011

We would go far into the sea

 IMG_3654

Chaque nuit j'ouvre les yeux et encore à demi consciente je cherche au dessus les indices qui me diront où je suis. Je viens de réaliser que ça m'arrive toutes les nuits, à Toulouse, Pornic, Tunis, Paris 12, Paris 13, Brooklyn, et Boulogne sur mer. Je connais chaque plafond, et pourtant chaque nuit reste sans réponse, j'ouvre les yeux, quel est ce décor, où suis-je, haaaa, je referme. Sur le canapé de Boulogne sur mer, donc, y'a un gripboy avec des cheveux en bordel qui me parle de la nostalgie de nos endroits d'enfances, des origines, d'être 'homesick' dans sa propre maison. Je me demande s'il s'est renseigné avant de venir me tchatcher comme ça, allongé en bataille, où si c'est une espèce de rencontre magique que je vais pas tarder à regretter... En même temps, ça fait partie du jeu, chaque tournage appelle son flirt, on en a fait une marque déposée, le beguin de tournage, ce mec qui va te donner le courage de te lever à 6h du mat tous les jours et de quand même faire quelques efforts de mise en forme... De toutes façons j'ai pris l'avion sans bagage, j'ai 2 jupes et 2 robes et des collants filés, lui il vient me remercier à l'oreille parce qu'il a vu mes seins quand je déplaçais la passerelle sur le bassin, le look de pute sur le plateau : check. Finalement je crois que cette histoire de drague décomplexée en tournage est intégrée par tout le monde, personne n'était célibataire et ça chauffait derrière chaque projecteur. Après j'ai essayé de me cacher un peu, parce que je suis plus en état de refuser quoi que ce soit (2 mois déjà, 2 more to go), mais il était très fort pour me dénicher  dans l'atelier pour débattre du principe d'incertitude et de la recette de la Mloukheya, me demander pourquoi je le regarde comme ça, et soudain c'est vrai que je suis mariée? Oui c'est vrai putain, mec, je suis mariée à un homme qui te ressemble un peu trop, les cheveux en moins, ou en fait c'est juste votre coté tunisien/mal rasé/j'aime la physique quantique/et les mangas obscurs : haha en fait je fais juste un énorme transfert, tout va très bien, rien de trop grave, lalala. Je l'ai soigneusement évité pendant la séance de gros calin de fin de tournage, je lui ai à peine dit aurevoir, j'ai sauté dans l'avion, et maintenant je ressasse. C'est marrant comme à chaque fois je me fais les mêmes histoires, les mêmes rencontres qui n'iront nulle part, et comme à chaque fois elles me posent la même question. Dans trois jours si tout va bien je l'aurais oublié, je serais (re)passée au gripboy new yorkais ou à cet indien limite underaged qui me paie des bières en essayant de me convertir en supporter des Knicks. Rentrer à New York comme sortie d'un rêve, ne pas se sentir at home du tout, la neige a fondu, ce qui m'arrange pas trop j'en avais besoin pour tourner.

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