Girls&Boys [1]
J'avais dû imaginer tout à
l'envers.
Le café avec la Petite Brune fût
sage, la soirée avec AnneSo beaucoup moins.
Entre deux rush, l'endroit est en
travaux, il fait froid...
On rit beaucoup mais
J'ai après coup une impression étrange... Pas contente de moi.
J'ai dû vouloir réparer
l'image malheureuse en exagérant.
Je ne sais pas.
À 18h30 je rejoins AnneSo.
Je demande des nouvelles de son
artiste, elle m'explique que ce n'est pas évident, qu'elle a une
sexualité particulière.
En fait elle est juste clitoridienne,
je ne vois pas ce que ça a de particulier.
On passe la soirée à
parler d'orgasme, à boire, à danser, à bitcher.
De la vraie pouffiasserie.
Vendredi le graffeur me squatte.
5 soufflettes et je décolle.
La soirée bat son plein, sa
copine tchatche mon frère et nos jambes s'imbriquent, et nos
lèvres se frôlent.
Celui qui me récupère a
19 ans. Il me parle en anglais, il attends avec moi que j'atterrisse
un peu. Mais peine perdue, il me met dans un taxi.
Le jazz, le ralenti et ma tête
sur ma fenêtre :
-Avec cette musique, on se croirait
dans un film
-oui, c'est la musique d'ascenseur
pour l'échafaud
Le chauffeur est cinéphile,
conférence.
Mon échafaud n'a pas
d'ascenseur, au 7ème étage je me jette sur les
toilettes, je déplie le lit, je tente de calmer le feu de mon
ventre, mais je suis vraiment un mauvais coup quand je suis défoncée.
Je tente pendant trente minutes
peut-être plus, je m'endors le sexe en feu, et rien n'est venu.
Je dors juste 3 heures...
J'atterris enfin lentement. Le dos
vrillé, j'ouvre les yeux : un panneau indique Douai, Lequin
Ma poitrine accuse le coup. Toute mon
enfance, et enfin la confirmation que je ne me suis pas trompée
de destination.
La voix d'Emily Haines qui rythme mon
presque sommeil, j'ai encore mal entre les jambes. Comment j'ai pu me
triturer comme ça pendant si longtemps sans autres résultats
qu'une ecchymose... je m'en veux.
J'arrive à Brussels en vrac.