Spending my days trying to trust that they will
J’ai du mal à saisir, ma
place de celle qui est tout mais qui l’insupporte. Dès qu’il crie, c’est très
souvent, j’ai dans la bouche le goût dégueu du « je le savais ». Je
le savais, je l’ai déjà fait, on l’a déjà fait. Il y a tout ce que je fais qui
ne va pas, parce que quoi qu’il tente c’est un solitaire et je ne rentre pas
dons son monde, il crie ce n’est plus chez moi ici. Alors c’est
impulsif, et ensuite il faut lui soutirer des excuses et il murmure que je ne vais
pas pleurer non plus. Mais j’ai toujours ce goût là. De me dire que je l’ai toujours
su. C’est peut-être le paradoxe du trop intellectuel qui se suffit de se savoir
amoureux, et se suffit à lui-même avec son savoir sur les yeux. Mais pourtant
il aime ma présence, son nez dans mes cheveux et ses bras tout autour… Il a
visiblement plus de mal avec les grains de sables que je sème dans sa psychorigidité.
Parce qu’il a cette confiance en lui qui ne le fait douter de rien. L’amour est
établi, ça c’est fait, c’est dit, au suivant… Quand moi je le questionne 10
fois par jour, évidemment.
En rentrant à Nantes j’ai
retrouvé Li qui me fait part de ses doutes, les mêmes que les miens. Tout ce
qui au quotidien nous prouve que malgré tout, on ne veut pas la même vie. Jusqu’où
tient un amour, si fort soit-il, quand on s’oublie dans le processus ? Si le
temps où l’individu reprendra le dessus est inéluctable, cela signifie-t-il systématiquement
la fin ? Je demanderai aux vieux couples, ils me diront que le couple est
un compromis mais c’est certainement une histoire de mesure. Alors je ne ferai
pas de balance, parce que la vie n’est pas si mathématique et même si les plus
sont plus nombreux que les moins, pour de vrai ils ne les annuleront pas. C’est
certainement ce qu’il y a de si dur, les choix que l’on fait sont douloureux
parce qu’il n’y a pas de compensation algébrique, les compromis resteront toujours
à peser sur nous.
En attendant je suis de nouveau loin pour quelques temps, alors tout va bien.