Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
- in -
9 février 2010

Can't get out

Je supprime la première séquence parce qu'elle sert à rien, pendant ce temps il tape Koibito dans son gtalk, il sourit avec un d majuscule, une tête qui sourit dans ma petite fenêtre qui clignote et lui tout seul dans notre salon trop grand il fait du nihon-go il mange ce qu'il appelle une soupe mais c'est juste du concentré de tomates dilué et beaucoup de piment. A l'imaginer tout seul avec sa lave en fusion qui slurp et qui sourit sur internet et qui m'appelle Koibito, je me demande si je le verrais sourire en vrai ou si c'est rien qu'un d majuscule, je finis par chialer sur ma séquence 1, si je la supprime faut refaire toutes les descriptions dans la 2, tant pis je ferme je vais me coucher, renifler dans mon oreiller. Tous les quarts d'heure tout change de sens. Si j'attends un peu je vais trouver ça génial un stage à New York ou un boulot de prod de concerts, si j'attends que ça passe je vais adorer me trouver un studio toute seule et draguer à droite à gauche des mecs jolis arty et disponibles, si j'arrive à attendre encore, je choisis la nouvelle vie, gagne un peu de fric, pense carrière, mouche toi le soir dans un coin de la taie. Il veut pas que je pleure, il trouve que ça sert à rien, il a rien compris ça sert à tout, il dit que quand on aura une petite un autre jour on pourra plus partir à New York même pas avec toi ou aller filmer des indie rock band dans des chiottes de bar ou des lavomatics stylés. Après un autre me dit que je me noie dans mon verre d'eau, et moi je trouve que je nage plutôt bien pourtant, en rond comme ça, toutes les 15 minutes je voudrais tous leur dire, ben non, je rentre chez moi, je l'embrasse la nuit, il m'entoure très fort, je ne vous écoute plus. Il faudrait que j'arrête les ronds, parfois toute seule je m'essouffle je m'étale en planche, je regarde l'air au dessus, mais c'est pas vrai je regarde rien, y'a rien qui vient y'a tout qui stagne, là devant il va falloir choisir dans quel camp tu entres, dans quelle moitié de vie tu préfères regretter l'autre. Y'a de l'eau de vie de poire dans ma tasse, j'essaie d'accélérer la noyade dans l'eau chaude, un actifed rhume, un rouleau de pq, le clic clac tangue un peu mais ça devrait tenir.

Publicité
4 février 2010

Ain't coming home tonight

Mes pieds qui tanguent en faisant pac pac, ça fait ricaner les mecs en cuirs, marcher vite à plein de bruit. Au milieu de la grange aux belles ça sent le pain grillé, ça voudrait dire des vacances au lieu de mal dormir un peu partout chez les autres, encore pire quand les régisseurs idiots réussissent à t'enfermer dehors à minuit et demi. Des mojitos au litre ça tremble encore sous mes ongles, je suis habillée comme la veille à me dire que tout le monde le sait mieux que moi, ceux qui lisent me disent tous que je n'y arriverai pas vraiment, que je ne bluffe que mes petites naïvetés qui sont mignonnes un temps mais qui finissent par me laisser cruche.

3 février 2010

Surprise Hotel

Quelque chose comme tire sur ta jupe ou arrête de filer tes collants dans les amplis, même si les hippies californiens trouvent ça cute dès le matin, je me donne des ordres intérieurs, je m'intime de rester concentrée, je finis par croire que c'est de parler anglais qui me dissocie. Après leur petite chanson je lui dit que je trouve ça tellement chouette comme réveil que je voudrais bien ça à peu prêt every morning, et lui, trust him, lui aussi, en hochant des lunettes, il fait même pas soleil. So you don't want to leave Paris, mes jambes filées non plus, j'oublie à peu près tout exprès, j'entre en chuchotant dans le bureau d'un grand chef chez la grand méchante major, il écoute Léo Férré très fort, en vinyle, ça ne peut qu'être bon signe. Mais je ne signe pas encore, je serre la main droit dans les yeux, il connait tous les gens avec qui j'ai si bien travaillé, sur-recommandée pour un job que je ne veux qu'à moitié. De l'autre coté ça sent moins bon même si y'a moins de poussière, y'a des défis et de l'argent, y'a des images et la vie souple. J'en suis au point de me faire des œufs en forme de petit lapin donc bon, j'imagine qu'il me restera le temps, en plus d'avoir une vie rangée, plus tard d'avoir un job trop chiant. Dehors j'ai l'air d'une meuf qui renifle mal fagotée, à l'intérieur j'ai encore l'envie amère de revoir le turc sur un malentendu, tu assumes ou tu supposes?  hmmmmm, tricky...

1 février 2010

Gets you down


En travers de mon sac je roule l’Ecran Total, des chiffres de production pour repeupler notre stock de lectures d’évacuation, elle se roule une clope et elle ouvre la fenêtre, le vent froid de l’A11, je me roule un peu plus sous mon gros manteau noir, elle parle beaucoup pour rester éveillée.  Moi je pense qu’il va la rappeler, il a rigolé ce matin au petit dèj, un mec qui sourit autant au réveil donne suite, j’ai envie de croire. J’ai encore les doigts qui tremblent de shots de rhums contre un jeune producteur turc allemand pendant qu’elle attrapait son sourieur, je suis là les genoux contre la poitrine les pieds sur la boîte à gants à me dire que ce genre de rencontres va continuer de m’arriver tout le temps, que je vais finir par en avoir peur, je ne finis pas j’ai déjà peur, d’ailleurs. La fatalité des soirées de festivals et des soirées peut-être en général, à se tourner autour en anglais et à découvrir un peu trop de compatibilité, rire beaucoup, boire trop, parler de la vie de l’amour et du cinéma, du monde et de la malédiction du « à quoi bon »… je ne suis pas une menteuse, je dis les choses peut être pas tout de suite mais il a su très vite que je n’étais pas single, avant ça il m’a parlé longtemps de cette fille dont il est éperdument amoureux, j’ai cru nous y voir devenir amis très vite sans bifurquer vers la drague facile de bar de nuit. Ensuite un petit peu plus que not single c’est voir son regard se déliter dans la pénombre, c’est le froid et les anecdotes bizarres dont je ne me souviens presque plus, il a déjà vécu ça, un bad timing avec une fille déjà engagée qui lui aurait avoué plus tard qu’elle aurait plutôt aimé partir avec lui. What bad timing je demande en souriant, je sourie beaucoup trop, et trop prêt aussi, lui plus du tout, il confie sa déception à Liba qui ne comprend plus très bien non plus, je danse toute seule sur le sol glissant, je suis trop naïve ou bien rien qu’une sale minaudeuse… dans la voiture le souriant me dit que le turc est bien plus vieux qu’il ne me disait, quel mec ment sur son âge si ce n’est pour choper, quel mec pour choper parle d’une autre aussi joliment… trop naïve c’est certainement ça. Elle rallume sa clope à peu près 15 fois, elle me dit que c’est un concept très différent pour les autres, qu’elle comprend bien dans quel esprit on le fait, mais que pour la majorité des gens c’est beaucoup plus sérieux et inquiétant, c’est un sceau sur ta liberté, moi je cherche un studio pour moi toute seule à Paris, je fais tout à l’envers. J’ai peur tout de même, parce qu’à 5AM j’aurais aimé qu’il m’entoure de ses grands bras, qu’on en soit un peu plus loin que see you around… je me demande avec quelle grenade je suis en train de jouer, si je la jette loin ou si j’arrive à ne jamais dégoupiller, s’il faut vraiment choisir ou laisser les envies désinvoltes m’emmener parfois ailleurs. 

Publicité
Publicité