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13 novembre 2009

And breathe me

Parfois je me paume toute seule au milieu de tout ce que je voudrais déjà savoir, comment je veux ma vie, qui j’y mettrais et qu’est ce que j’en ferais, de toutes ces réponses que je n'aurai jamais. Je me soutiens que j’accepte tout ça, qu’on se laisse se construire un peu chacun de notre coté. Je ne l’appelle presque plus le soir parce que c’est là que tout se bloque, dans les conversations de loin en loin, où je finis toujours par être ailleurs parce que je me perds à faire d’autres choses en même temps et que je n’ai jamais su rester concentrée, trop vite je perd le fil, je m’échappe et bien sûr qu’il le sent. J’aime bien voir comme malgré tout le temps on apprend encore sur nous, sur nos faiblesses et sur cette distance qu’il nous faut toujours pour respirer. Il sera toujours l’amoureux solitaire qui se suffit de savoir, et je serai celle qui file trop souvent dans la lune ou dans un train. Tout le monde nous regarde comme un étrange record de longévité, et « oui mais vous c’est pas pareil ».  Et puis sur le point de signer un petit papier, peut être un gros papier d’accord, je n’arrive pas à imaginer que ça puisse ébranler notre déséquilibre ajusté si ce n’est que j’aurai le droit de dormir contre lui dans la chaleur de Tunis l’été, que je pourrai envisager une autre issue que la chasse d’eau pour nos erreurs d’allégresse, que l’on pourra oublier les têtes de cons de la préfecture et le légendaire serpent qui se mange par tous les bouts, la carte de séjour nécessaire pour le contrat mais le contrat nécessaire pour la carte de séjour. Parfois je me défoule à tous vouloir les envoyer se faire foutre, la prochaine fois que je devrais supprimer un message de mon père qui râle de mon silence, la prochaine fois qu'une idiote me suggérera « un méchoui, ça ferait sens par rapport, tu vois, à sa culture à lui, tu vois ». Je vois, je vois. J'aimerais profiter de n'importe laquelle de ces réflexions on the slippery slope (mon expression favorite, dès que possible tout bas dans ma tête,  j'alterne avec subtil ) du genre sur l'effet islamisant de sa barbe ou de son prénom, et hop couper quelques ponts, ne plus devoir rendre des comptes, donner des nouvelles, leur ressembler pour les rassurer, surtout. La nuit soudain je me demande ce que je fous là, à chasser du job chez la grande méchante Hype alors que l'essentiel est très certainement ailleurs. Finalement je ne sais même pas si j'aime tellement ça, pourquoi presque chaque soir au lieu de savourer j'essaie d'estimer le nombre de chansons jusqu'à la fin du set,  presque toujours c'est décevant, le son c'est crade ou le public est relou, et jamais je ne reste là, concentration, éternellement. Je me dégoûte à vouloir sûrement vivre un peu plus près des étoiles, à sourire dans le vide et à n'y croire déjà plus. Pour aimer ce que je fais il me faudrait passer quelques vitesses, concentration, encore. Si j'essaie d'apprendre de tous ces personnages de fictions sur mon tout petit écran, on dirait que le mot de passe pour intégrer le toi en mieux c'est self control, je pourrai tellement dépasser tout ça si j'arrêtais de pédaler mou dans ma propre flemme, si j'arrêtais d'offrir à d'autres les opportunités qui me font défaut, si je pouvais je m'achèterais une machine à me foutre des coups de pieds au cul, ou une baguette magique anti procrastination, my own personal fléau. Voilà soudain la nuit j'ai besoin de sa peau chaude sur mon ventre mou pour dormir, j'ai envie de poser mon crâne au creux de sa paume et finalement on discute pendant très longtemps, à nouveau, de travail à accomplir, de nom de famille, de scénarios de science fiction et du sens de la vie, comme ça.


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Commentaires
I
>charlotte>elle nous hante, la méchante hype, la nuit, cette garce.<br /> >presque>avoue, slippery slope, il y a un rythme dégringolant qui est addictif! (subtil, c'est une drogue de communicants, non?)<br /> >mariane>merci :)
D
"l'essentiel est très certainement ailleurs " <3
P
vécu de tel, et pourtant je me reconnais quelque part.<br /> Vais sans doute adopter "on the slippery slope", moi qui use du "subtil" ;)
C
c'est drôle comme sans rien se dire,<br /> et que toutes nos situations sont différentes,<br /> on a exactement ce même flot d'émotion…<br /> <br /> cette nuit dans mon rêve j'ai dit à quelqu'un qu'il n'y avait plus rien à faire chez la grande méchante hype, et que tout le reste était ailleurs.<br /> <br /> ;)
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