Till the siren come calling
Je ne suis pas de ceux qui savent mieux dire la tristesse, qui écrivent mieux le noir que le blanc. Mon cœur est vide, mon cerveau aussi, je ne saurai pas en faire de jolies phrases. Je saurai juste dire que je donnerais tout pour retrouver celle que j'étais avant, je ne sais pas chérir les drames, je voudrais retrouver mon enthousiasme et mon sourire, mes émotions aussi, cesser un instant de sonder mon cœur et mon corps et passer un peu de temps à vivre heureuse. Je n'ai jamais été comme ça, j'ai été malheureuse mais toujours par quelque chose de plus fort, le manque, la colère, la folie. Aujourd'hui je pleure sur le néant, je ne ressens plus rien, je suis une grosse masse vide. Est-ce que le vide est encore plus fort... Si j'écoute le peu que me disent mes sens je réalise que je n'aime plus son odeur, que son bras sur mon ventre ne crée plus cette onde calme qui m'endormait si vite, que je n'arrive même plus l'embrasser. Je sais très bien que ça veut tout dire. En remontant la rue tout à l'heure j'ai même envié les lycéens qui sortaient de cours, la simplicité de leur vie tellement compliquée tu vois. J'erre comme ça dans les très grandes librairies, je déleste mon compte en banque de 33€ de prose de Rilke (merci) en ressassant au fond les images de The Burning Plain, très belle mauvaise idée si comme moi tu hésites à succomber au chant des sirènes pour tout plaquer pour te sauver loin, changer de voix changer de nom changer de vie. J'imagine m'échapper, me faire rattraper par mon amour quand tout sera différent, quand il sera de nouveau l'homme que j'aimais mais en mieux, quand je serais encore un peu cette fille tombée amoureuse en décembre 2003 mais en plus sûre, quand j'aurais tenté partout ailleurs de m'élever et que rien ne sera plus juste qu'un retour aux sources au creux de son cou. J'aimerais tellement le retrouver.