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12 décembre 2008

They never fall, they can never run dry

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Je ne sais plus. Le problème de mes rêves bien trop réalistes et de l'alcool qui envahit trop vite mon corps malade. Je ne sais plus le vrai du faux, si j'ai réellement dit toutes ces choses, si Jordan m'a vraiment parlé de rollerboy, si Kha m'a vraiment demandé si j'avais une double vie, si Jul est réellement à ce point ambigu. Et ce n'est même pas le seul, j'ai  l'ambiguïté comme le froid de ce décembre, qui court sous mes vêtements trop fins, qui transperce mes bas colorés, qui se révèle à chacune de mes paroles et à chacun de leurs souffles, dans la buée dès que l'on ouvre la bouche, dans les tremblements qui nous pressent. Il y a Emma (la chef déco, la meuf de Jul) qui m'envoie des petits mots en projection, toi et moi contre la branlette intellectuelle, elle me demande une promesse à vie, elle me saute au cou dès qu'elle m'aperçois, elle veut qu'on travaille ensemble de nouveau et très vite. Elle me demande si avec Kha c'est pour la vie, si je ne veux pas tenter tout ce que ces autres sont prêts à m'offrir, et je répond sagement qu'il est mon meilleur ami et mon amoureux, que je n'ai pas envie des autres. Et ce qui me tue c'est que je sais de quoi sont faits mes rêves, qu'évidemment ça n'est pas aussi simple, que bien sûr que je me pose la question. Je pourrais dire que je suis juste victime d'une période de festival avec des Polonais aux visages d'anges qui te susurrent qu'ils aiment t'entendre parler, et will you be there tomorrow I want you to see my film, avec des Espagnols qui t'offrent à boire pour te faire rire, avec Jul qui glisse ses mains sur mes hanches et Jordan qui plonge encore plus loin au fond de mes yeux. Je parle anglais toute la journée, je prends des photos et je vois pleins de films, je suis prise en otage par le journal de la Corrida qu'il faut monter sous word (si si) et je ne retiens plus mes paroles après une demi bière. Alors je ne sais plus, si je suis allée trop loin, si je joue trop dangereusement pour être honnête, si je me monte la tête ou si je rentre simplement dans un monde de flirt permanent. Je ne sais plus, je n'y pense pas, je constate juste qu'il y a des visages que je guette, des gestes que j'appelle, et que ça me ronge. Ils me disent tous que je me suis engagée très vite très jeune dans une histoire pour la vie, que je n'ai pas eu le temps de passer par la case des amours faciles et frivoles, que ça va me retomber dessus un jour ou l'autre. Et je voudrais croire que non, que j'ai la chance d'avoir rencontré l'amour de ma vie et que je ne peux pas me permettre d'en douter. Voilà je ne sais plus, je décharge et j'oublie, ce soir je sais que tout va recommencer, et cette nuit je fixerai le plafond avec ses mains chaudes sur mon ventre froid parce que je serai rentrée tard en titubant sur un véloose et qu'il dormira tranquillement. Je ne sais plus, je ne veux même pas savoir.

(#150. whou.)


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11 décembre 2008

Au delà d'un silence qui s'evertue

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Je rentre et j'enchaîne, je compte mes nouveaux amis et tout ce que j'ai appris en creux, tout ce qui a manqué et qui s'est avéré essentiel, tout ce que j'ai réussi et tout ce que j'ai échoué. Je rentre et je découvre avec le rose qui monte aux joues que j'ai une réputation qui m'a précédée, et qu'elle est très bonne. Je rentre et je croise Jordan qui cache ses larmes derrière son masque de clown, qui se sépare de son amour de sept ans, qui me lance des regards lourds de je ne sais même pas quoi et je me retiens de le prendre par les épaules, de lui parler trop près, je me sauve. J'enterre mon empathie pour ces gens que je connais encore trop peu, je rentre me caler dans les bras qui disent je t'aime, je lui raconte qu'on a lu dans la paume de ma main que ma vie compterait une grande union et deux enfants, que le premier arrivera environ 5 ans après le début de l'union, et je constate ce matin que j'ai deux jours de retard. Je vais tenter de soigner ma crève d'abord, d'assurer pour le festival qui vient de commencer, et oublier déjà la semaine trop intensive et les feux de l'amour qui ont su se taire devant l'objectif final. Je vais aussi essayer de remettre à l'endroit mon visage tout chiffonné.

3 décembre 2008

Hit the bottom and escape


Ça commence à devenir un peu la course, je remplis les feuilles de service sans scénario, je haute voltige le planning, je cale les quelles voitures partent quand avec qui, et Jul me sourit en grand. Puis il me dit quelque chose qui parle d'embrasser et je tends la joue, il a cette euphorie depuis quelques jours, comme il est trop content qu'on bosse ensemble, et il saute partout, littéralement. Puis il m'entraine dans le couloir du matos, il me lance qu'il est en train de tomber amoureux, je rigole un peu, je cours, de qui, de toi, il a perdu son sourire, que c'est pas drôle, que c'est pas facile à gérer, je demande qu'est-ce-que j'emmène alors, le charriot travelling, la perche, pas oublier le clap, la cellule, ok c'est cool à demain. Il ne sourit toujours pas, je croise la chef déco avec qui il sort depuis 1 mois, elle me saute dans les bras tellement ça la démange tellement elle est heureuse qu'on reparte tourner ensemble, elle chante I feel good et je me dis que ce tournage n'est pas une si bonne nouvelle. Je n'ai qu'une envie c'est de profiter de la micro pause pour aller acheter des piments chez les Tunisiens, et rentrer ensuite pour les mixer avec de l'ail et du sel, remplir la boite d'harrissa et ramener de la semoule pour m'assurer que Kha mangera quelque chose pendant mon absence. Je respire son pull qui a toujours l'odeur de nos premiers mois à Nantes. Je m'interroge sur ces garçons qui ont l'amour facile, si Jul est un spécimen rare, si ça va lui passer aussi vite que ça lui est tombé. Je pense à ne pas me noyer dans ses compliments, ceux de Jordan aussi, ceux de Lisa encore. Qu'il faudrait qu'ils arrêtent de me regarder avec leurs yeux comme ça, que je ne suis pas faite pour avancer comme dans du beurre, qu'il me faut de l'adversité et du défi, pas des mains pour me caresser, pas des mots pour me séduire, que des obstacles à déminer, que des complications à réparer. Je ne vais pas pleurer sur la facilité, je vais plutôt regarder le sourire de Kha quand il se réveille, qu'il me dit qu'il m'aime, je vais plutôt rire sous ses aisselles, tellement qu'on ne fera pas de bêtises cette fois encore, qu'il m'engueule d'être trop kawai et de trop le faire rire pour le faire bander. Et ces compliments-là je les cache dans mes joues pour les savourer plus longtemps avant de me résoudre à les laisser tomber au fond de mon ventre.

2 décembre 2008

In the shape of stones and rocks


J'avais acheté un gros thermos, je l'avais rempli de café, et finalement ça a foiré. Comme quoi savoir s'équiper d'un thermos ne fait pas tout, Liba me dit que c'est parce que je n'ai pas voulu l'accompagner du légendaire quatre-quart. Mais c'est plutôt certainement parce que j'étais la première, que je n'ai pas su m'entourer peut-être, que je n'ai pas su me concentrer aussi... Peut être aussi que finalement je n'aime pas ça, tourner. En tous cas évidemment maintenant la moitié de la promo veut que je les assiste, parce que je connais tous les pièges de la bête pour être tombée dans chacun, parce que je sais faire marcher une cellule et que j'ai  l'échelle des diaphs tatouée sous mes paupières, parce que je sais gérer les timings, parce que je suis pas une hippie en tournage, je suis la chieuse, et apparemment c'est une denrée rare. Alors voilà tant pis, j'ai ravalé mes larmes de failure et j'ai passé mon week end les pieds dans la boue à faire marcher pour les autres ce que j'ai foiré pour moi même, et je me sauve demain pour une semaine de boulot de chieuse dans le Lot, les pieds dans la boue aussi, le sourire quand même, celui des autres aussi. Être celle qui fait chier sur les tournages de hippies, c'est une bombe de satisfaction à retardement, à la fin ils sont contents d'avoir fini à l'heure où il y avait encore de la lumière, et c'est grace à toi un peu, et finalement ils te pardonnent d'avoir fait ta chieuse en mode OK il nous reste 30 minute avant la nuit on se dépêche on la répète et on la tourne tout le monde en place s'il vous plait et ils t'offrent à boire. J'avais encore un millions de choses à réfléchir et à écrire, enfin je crois, je crois surtout que j'ai cours dans moins de 10 minutes, et qu'on a beau être à Toulouse, ma demi heure de retard risque de se voir un peu, quand même.

21 novembre 2008

I'll stay home forever

J'ai envie de le bercer doucement, de lui dire que je ne partirai plus jamais comme ça, que je ne l'abandonnerai plus. Il dort, là à quelques centimètres, il fait tous ces petits bruits que je n'entends d'habitude jamais, moi qui dors toujours avant lui, la poupée qui ferme les yeux quand on la couche, la fatale position horizontale.

En rentrant, j'ai senti l'odeur bizarre, j'ai essayé de lui parler, j'ai posé les yeux sur la petite table. Tout à l'heure, j'enfilais mon manteau, je remplissais mon sac d'exemplaires multiples de synopsis Buzzati, et il me narguait tristement. Puisque tu pars je vais me faire des super frites trop délicieuses. Et voilà les frites sont toujours là, sur la petite table, encore dans le plat qu'il n'a visiblement pas touché, toutes cramées.

Je voudrais le consoler mais il dort tellement fort, j'en profite pour écrire, en cachette. Je me dis qu'un jour certainement j'en aurais assez de lui cacher. J'en ai déjà marre de devoir fermer vite les fenêtres Firefox, de devoir me rappeler comment je connais Caro, Clarisse, tout ça. J'en rêve la nuit, du secret qu'il faut préserver, du secret révélé qui culbute tout. Mais je vois  aussi ce que ravage l'auto-censure parce que quelqu'un lit, je sais aussi comme il ne supporte pas cette propention à révéler à n'importe qui ce qui nous est de plus intime, je me dis que mon écriture n'est possible que s'il ne la connait pas.

Je me dis aussi qu'avec tout ça il n'a rien avalé de la journée. Encore.

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17 novembre 2008

Our fathers have been entangled in things

Je rigole doucement sur l'écriture d'une note d'intention radiophonique, tellement trop marrant de se dire qu'on laisse ce qui est derrière loin derrière, et finalement j'écris le titre, j'écris les notions de cycle, de répétition, de décalage, d'aliénation. Si ça c'est pas fouiller dans la merde... Alors d'accord, je ne me laisse pas pourrir par les petites tragédies de ma courte vie. Je les fais fructifier plutôt. On pourrait appeler ça de l'exorcisme, et je me hais tellement c'est facile.

Certainement parce que je ne l'ai jamais vécu comme une tragédie, que je ne me suis jamais sentie traumatisée, que je suis née avec, que je ne me suis jamais sentie anormale à cause de lui. Parce que la vie était ainsi, rythmée par ses phases, par les jours où il remplissait les 200m2 du sous-sol de caisses de Chimay bleue, par les fêtes des pères au Club Med où on lui apportait des dessins et où il faisait des colliers de perles vertes pour maman, par ses délires j'achète un arc et je tue le coq du voisin - avec un arc, par ses réveils sur le sol du salon avec trois côtes cassées, par son rire un peu fou et ses larmes faciles. Jamais à cette époque on ne nous a dit votre père est malade. Maman disait qu'il était fatigué, qu'il se reposait, au Club Med donc. De toutes façons il n'était pas souvent là, il était super-ingénieur-programmeur et il passait son temps entre San Francisco/Lille/Bangkok loin, et l'on faisait coucou aux avions qui passaient au dessus du jardin. Ce n'est que bien plus tard, après le divorce et le déménagement, que j'ai découvert qu'au Club Med on ne faisait pas des colliers de perles, et que les couloirs dont je me souvenais était ceux d'un hôpital psychiatrique.

Il paraît qu'il y a des évènements violents dont je n'ai aucun souvenir, il paraît que l'on en a souffert tous les trois bien plus que l'on ne veut se l'avouer, et je ne veux même pas y croire. Je ne vais pas non plus m'inventer des traumatismes là où je vais très bien. Alors j'ai passé tout mon dimanche à faire des recherches sur la psychose maniaco dépressive et j'ai quand même terminé par un fou rire contre Kha à 2 heures du matin. Et ce n'est même pas difficile, il suffit d'un coup d'œil à son visage de petit garçon barbu, et de lancer une bataille de pieds glacés.


14 novembre 2008

Just cause you feel it doesn't mean it's there

Juste avant de partir, l'australienne m'entraîne de nouveau dans la petite pièce derrière la salle de cinéma pour attraper quelques bières pour la route. Je tombe soudain face au réalisateur, mon ventre se serre, je cale mes yeux au fond des siens et j'arrive à sourire. C'est un très beau film, il m'a beau j'ai les mots qui se brisent au fond de ma gorge, je reprends mon souffle, je reprends appui dans son regard et j'essaie de retenir les tremblements, les souvenirs, les larmes... beaucoup touchée je baisse les yeux je balance un cheers venu de nulle part je trinque et je me sauve. Plus tard, je danse trop fort sous un micro bar dans une micro rue, Kha m'observe gentiment, Candace la canadienne sortie tout droit du L Word me balance une droite en dansant, j'oublie tout.

J'oublie tout ce que j'essaie d'oublier depuis 15 ans, le bruit du bitume de la cour de récré quand il heurte l'épaule, le bruit de leurs chaussures de marque sur le lino des couloirs du collège, le bruit des petits mots qui circulent en classe sans jamais passer par ta table, le bruit assourdissant des regards dans le dos, le bruit des rêves le soir sous l'oreiller, quand on ne voudrait qu'une chose, les voir tous morts, les mettre à terre et leur sauter dessus à pieds joints de toutes ses forces, les voir mourrir, les faire payer. Hier soir, dès la première scène du film, j'avais le sang qui battait sous mes yeux, derrière la mâchoire, sous mes doigts. Il y avait ces bruits trop vrais, ces mots et ces images, je me suis laissée bouleverser sans l'avoir vu venir. Je me suis demandée, si j'aurais été capable de passer à l'acte, de péter les plombs, de perpétrer une tuerie. Je me suis demandée ce qui m'avais retenue de craquer. Et puis parce que tout ce que ce film a remué, tout ce qui est remonté si vite si vite ne pouvait toujours pas sortir, parce que tout ça je n'avais pas réellement envie de m'en souvenir, j'ai arrêté de me poser ces questions.

Je me suis laissée prendre par la main, je me suis laissée emmener danser, jusqu'à ce que je serre Kha dans mes bras très fort et que je m'endorme vite. Maintenant j'ai mal au crâne, et toujours le sang qui bat derrière la mâchoire et les sourcils froncés, mais je sais que je ne suis pas de ceux qui aiment à regarder en arrière pour saboter ce qu'il y a devant. Je n'ai jamais voulu laisser mes petites tragédies étouffer tout ce que la vie peut me promettre, je préfère fermer les yeux, danser un peu, dormir dessus et me réveiller un peu amère certes mais vivante.


12 novembre 2008

Finalement nan, rien.

(L’ego-trip de quand on sait pas/plus écrire, copyrighté Sskizo).

 

last cigarette / genre jamais, pas une seule fois. par contre soufflette oui.
last alcoholic drink / Valpolicella, vendredi soir me semble
last car ride / jeudi soir dans la Twingo du réal, après la réunion prétournage de mon premier job ciné hors cursus (YAY!)
last kiss / 8AM
last good cry / aouch. je sais même plus. en fait je vais super bien.

last book bought / Notes sur le cinematographe, Truffaut. COCTEAU!!! han putain mais la HONTE quoi.
last book read / Le milieu n'est plus un pont mais une faille, le club des 13. je suis putain de monomaniaque en ce moment.
last movie seen / Home. very good.
last beverage drank / soymilk (ouais en anglais c'est plus classe)
last food consumed / putain de cheesecake
last crush / j'ai envie de dire rollerboy/malcoiffé/grandsyeux mais j'ai honte. donc je dirais : Kha, l'homme le plus beau du monde
last phone call /Liba, au sujet de quitte-t-elle son mec, changeais-je mon scenario?

last tv show watched / Sopranos, oldschool man
last shoes worn / ballerines
last song played / There There, Radiohead, en rentrant du cours de trad
last thing bought / une putain de télé immense, mais pas avec ma carte bleue (han la pouffiasse)

last download / Gossip girl S02E09,

last soda drank / Pepsi, pour fêter Obama et prendre des photos de mes nouveaux cheveux
last thing written / allez c'est parti
last words spoken / non mais c'est pas grave, bonne journée
last ice cream eaten / vanille, pécan, caramel, devant les Sopranos, ya 2 semaines
last webpage visited / Facebook

 

3 novembre 2008

Said you would never give up easy

Il y a au fond du jardin une armée de pumpinks qui envahissent tout, une quinzaine voire plus, et que personne n'est venu cueillir pour Halloween. Il y a mon gros casque qui m'isole entièrement de la réalité, des bruits de voitures comme ceux des gens,  qui me perd et me tient chaud aux oreilles. Il y a un sondier dangereux, ébouriffé/mal rasé/en rollers/yeux d'enfants dont j'intercepte quelques regards en coin, il y a l'australienne qui glisse des yeux et des mains dès qu'elle a bu, il y a mes sens trop sollicités et quelques glandes endocrines qui doivent arriver à saturation. Pourtant je reste droite, je rends quelques sourires et j'accepte qu'on me traite de bosseuse.


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Il faut maintenant relativiser, la crise est passée et je cherche ce que j'y ai appris. Je réalise que rien ne change, que le nœud dramatique n'amène pas forcément de résolution, que la vraie vie n'obéit pas toujours aux règles qu'on apprend en cours de scénario, qu'il sera toujours légèrement amer, que je serai toujours celle qui s'émerveille sur tout et qui découvre en face que tout n'est pas si merveillable. Je suis celle qui triche pour embellir, il reste celui qui me vend ses sourires en trompe-cœur. J'ai carburé aux micros miracles quotidiens, j'ai appris que nos plus beaux moments n'était en fait que les miens.


 

22 octobre 2008

Never expect to be sure

Je pourrais insister un peu, il le faudrait même. Il le faudrait parce que je vais pas pouvoir tenir longtemps si je me ronge avec des histoires puériles qui n'engagent que mon orgueil et les doutes qu'il soutient. Fondamentalement, petite, tu t'en fiches que ton amie ne te voie pas dans 'ce qui compte', tu t'en fiches que ta future belle mère te haïsse, tu t'en fiches que ton prof te prenne pour une conne, tu t'en fiches que ces petites jeunes te méprisent pour tes années de plus, tu t'en fiches que ton père te trouve trop grosse, tu t'en fiches de tout ce qu'ils peuvent penser. Il me suffit de me plonger dans le travail et alors certainement j'oublie. Il me suffit de réfléchir 10 secondes avant de m'endormir pour finalement ne plus dormir du tout. Je constate avec effarement que la situation pourrait bientôt m'échapper, que les ficelles sont aussi grosses que dans un scénario mal écrit, que je risque surtout de fermer les yeux pour ne pas paniquer. Je vois sa consommation d'alcool augmenter et son alimentation diminuer, je vois son regard se perdre et ses sourcils trop froncés, je vois qu'il est vraisemblablement malheureux et que je ne sais pas comment faire. Alors je ne dors pas, je reste là les yeux ouverts quand il se serre contre moi, quand il commence à faire beaucoup trop chaud, quand tout s'arrête enfin au fond de mon crane et que je ne peux que jouir. Visiblement lui sait comment faire pour oublier que tout ne tourne pas rond, pour nous rappeler que notre amour au milieu de tout ça reste une chance qu'il faut honorer.


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