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2 août 2007

Heaven is a feeling I get in your arms

photo_077


Je prends de grandes claques dans le dos, des oeuvres qui me disent combien je ferai mieux de m'accrocher, le travail des autres comme moteur au mien, je ferai mieux de chercher au fond ce qui me propulse, le retrouver, expédier rapidement ce mémoire sur lequel je bloque alors que je sais l'absence de risque d'échec, et m'y mettre...

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13 novembre 2007

Since I've seen you smile




train



3 jours à parler en stroumpf (à cause de mes collants très bleus) et à chanter Nantes (à Nantes...) dans le froid, prendre l'air de la mer et parler de tout ce qu'on n'a plus le temps de se dire. Vendredi il m'a dit qu'il est amoureux depuis exactement 4 ans. Et je me suis souvenue de ce dimanche sous la pluie. J'avais 18 ans, j'ai demandé si la turbulence c'est comme touiller très vite dans le chocolat chaud place du Bouffay, j'ai tout éclaboussé et j'ai vu ses yeux briller plus fort. Il a noté cette date dans un carnet, il y a tout noté, il y a collé le billet de train qui m'a emmené à Rennes ce dimanche là, il y a glissé la première photo, celle sur la plage en décembre, précieusement. Il est joli d'être si romantique, il m'en veut d'oublier ces dates, et il me pardonne presque tout. Ensuite il me couche doucement et s'empare de moi...


8 avril 2008

They were never meant to hold her so tight

free music



Zéro make up et plein de mouchoirs dans le sac, mais rien n'est sorti et j'étais contente de moi. Pourtant j'étais émue, de boire un dernier verre avec Pixie, de voir Charl' comploter avec son nouveau (mon ex) boss, des amis venus de loin, des absentes, du discours et des cadeaux, de ce bar funkygeeky où l'on venait manger des camemberts rôtis et des fondants maison le midi et là on y jouait tous à la wii (lamentablement) et je me disais que c'était la dernière fois mais j'étais bien et je n'ai pas pleuré. C'est dimanche soir en arrivant chez lui, dans ses bras, avec du champagne, du gâteau, encore des cadeaux, quand il m'a serrée fort que j'ai tout perdu. Il était si heureux, il me serrait si fort, et moi je n'arrivais plus à parler, juste gâcher ses surprises avec mes larmes... Mais j'aime être ici. Il faudrait juste que je me réhabitue, que j'arrête de croire que c'est un sale inconnu qui me tripote la nuit et qu'au lieu de me défendre violemment j'arrive à dormir dans ses bras. Que j'arrête de rêver de notes de droits aussi. Que j'aille profiter du beau temps un peu.


palmtree

Quand je pense qu'à Paris il neige...


26 juin 2008

Buried in arms


Il y avait un marin bronzé et décoloré qui mendiait de l'amour et des enfants, il y avait de jeunes photographes parisiens qui buvaient l'apéro les pieds dans l'eau en mangeant des huitres à même les rochers, il y avait d'autres parisiens qui sortaient les boules à facettes et qui inventaient des concours de lancers de tente quechua où le gagnant est celui qui rentre dedans debout le premier, il y avait tous ces garçons qui militaient pour le droit de vouloir des enfants et être pères au foyer, il y avait des cours d'aérobic à 3AM, il y avait les filles qui semblaient sorties d'un clip de Jack Johnson, il y avait beaucoup trop de soleil tellement que j'en suis tombée malade, il y avait mon parasol et John Irving face à l'océan, pour les quelques instants de solitude que j'ai pu glaner.

Il y avait surtout la petite heure de bonheur pur, celle où l'on descend le matin, une heure après la marée, où l'eau est plate et transparente, où l'on est seuls et que l'on nage loin. L'eau fraiche sur ma peau brulée et mon corps en apesanteur, Saac qui me sourit depuis la 3ème bouée, il ne me parle pas, il sait.
Li m'a encore beaucoup expliqué, comme elle ressemble à Kha et comme elle fait souffrir Saac. Je décide de ne pas prendre de décision dans la situation distordue dans laquelle nous sommes. Surtout qu'il me manque et qu'il m'aime encore.

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Après Paris et beaucoup trop de temps passé dans les trains, je retrouve l'appartement dans l'ombre, il fait vraiment trop chaud. Je me suis déshabillée pour courir sous la douche, toutes portes ouvertes et encore Mariée Sioux trop fort. Si fort que je n'entends rien, et sa silhouette à la porte de la salle de bain me fait mourir de peur. Je hurle et je fonds en larmes, il me prend dans ses bras, sous l'eau, et tout s'apaise. Je suis malade, brulée, fatiguée mais il me trouve jolie. Je lui ai manqué.




18 août 2008

Come wander with me Love


Come Wander With Me - Jeff Alexander

 


med

 

J'ai traversé la Méditerranée à l'heure où la tombée de la nuit fait disparaitre l'horizon dans la chaleur de l'évaporation.

Ensuite, j'ai tout découvert. Tu pourras toujours raconter "là bas..." , il faudra finalement oublier tout le raconté pour apprendre brutalement mais en douceur que rien ne ressemble à ce que l'on raconte. On a découvert ensemble comme tout avait changé, comme ses parents sont devenus progressivement plus que pratiquants, comme sa mère se voile pour sortir sur le balcon et comme offrir Persépolis à une gamine de 16 ans est un acte de rébellion qui déclenche un incident diplomatique. J'ai dormi avec elle dans sa chambre d'enfant, celle de Kha, celle dont les murs sont tapissés de livres, les sciences fictions en arabe et Kant et Houellebecq en français. J'imagine encore le scandale quand elle se penchera sur le dernier, je la préviens juste que ce n'est pas encore de son age et je laisse tout bien en place.

 

Le reste ce n'est que mon intégration et la chaleur qui me court sur le corps. Le reste c'est mon vocabulaire arabe qui rentre vite et qui s'arrête presque uniquement au champ lexical culinaire, c'est les siestes sous le climatiseur et le café arabe avec 3 gouttes de fleur d'oranger, c'est Radès au crépuscule, toujours, et les fruits qui poussent sur les cactus, et le Tang au magasin général et le Boga Cidre dans le frigo, le reste c'est 15 jours sans avoir le droit de se toucher et les ruses pendant la sieste, c'est son frère les yeux condamnés qui crie et qui rit à toutes heures et sa mère qui m'avoue que ça lui casse la tête, c'est son père qui part soudain très vite dans les montagnes enterrer sa mère...

 

Le reste, c'est le rythme particulier de nos journées, enfermés pour ne pas bruler, et tout ce que je comprends de lui en comprenant d'eux. J'aurais aimé ne pas avoir à me plier aux règles psy à la con, mais à voir sa mère s'énerver pour un T-Shirt placé dans la mauvaise lessive j'ai réalisé qu'il y avait des gènes contre lesquels je ne pourrais pas lutter. Ensuite voilà, nous sommes rentrés avec la bénédiction parentale "elle n'est pas Tunisienne mais au moins elle est belle et intelligente" (han) et des tonnes de baklawas au fond du sac. Maintenant il me reste à perdre les kilos de couscous/bricks/mloukhia/mechoui qui m'empêchent de reconnaître cette masse au fond du miroir.

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25 août 2008

Flur, flurry home


rouge


Il dort et je teste l'interaction de la lumière naturellement rouge avec les capteurs numériques. Ce dimanche sera tout sauf studieux, le café et les baklawas allongés sur des tissus de roots sous le palmier, Liba et son homme qui nous racontent le Portugal, les vidéos nostalgies de nos protégés de juillet qui nous manquent un peu, les bières sous les guirlandes et la Garonne la nuit. Ce matin j'essaie de me lever tôt pour travailler tôt, mais j'emmerge doucement pour trouver un mail de mon ex boss qui m'accuse d'avoir poussé Charl' à s'enfuir... J'aime quand Paris se rappelle à moi dans tout ce qui m'a poussé à m'enfuir aussi avant elle. J'ai presque envie d'annuler ce billet de jeudi, ne pas voir l'expo tant pis, ni les concerts tant pis...

5 mars 2009

If I had you here


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Je pourrais faire la liste de tout ce dont je devrais occuper mes journées, je pourrais arrêter tout de suite la compote de rhubarbe, trier toutes les photos depuis 2005, lire l'autre Danielevski qui sera évidemment moins fort que House of Leaves, arrêter tout de suite les séries indé de crackle (ici et là, par exemple), bosser un peu pour de vrai quoi, combler le vide qui se creuse sous ma poitrine à coup de productivité cérébrale utile... Mais je préfère m'abrutir, visiblement. Je remplis le vide par le vide, je regarde le soleil se coucher à travers les plantes vertes, je nage un peu, je cuisine sagement pour le retour de l'homme qui fait de plus en plus d'allusions en coin et je me demande si je saurais dire oui. Et je sais comme c'est mauvais signe de se demander. Je soigne mon addiction au piano lourd de Natascha Khan en oubliant délibérément de recharger mon ipod, je laisse le casque sur la table de nuit, je m'assomme quarante-cinq minutes sous l'eau bouillante et je m'étonne de ne pas voir fondre le gel qui pétrifie mon crane.


6 mars 2009

We're all loosing love

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Note pour plus tard, éviter les photos éthyliques...

Je comble le vide au vin blanc parce que je ne veux plus que les headbangingindieboys puisse deviner mon degré d'alcoolémie à la couleur de mes lèvres. Je suis rentrée heureuse, si tu as croisé dans les rues pavées roses à l'heure où Paris s'éveille une fille en jupe trop courte, sac tatoué d'une cassette audio et casque trop gros qui brayait Can't you feel the knife ou Lord lord mother we're all loosing love en pédalant plus vite que son ombre, c'était moi. Je ne me rappelle déjà plus grand chose, Jul me parlait de sa nouvelle meuf en mangeant un hotdog tellement plein de ketchup que j'ai cru voir du sang, Indieboy m'a gratifié de quelques confidences que j'ai déjà oubliées, Jordan a failli se prendre mes larmes dans sa bière, Rollerboy m'a félicité d'avoir tenu le rôle de DJette pour indiegirls et j'ai fini à 5h du mat, crevée et saoule, les yeux encore flous et la nuque endolorie. Il fallait juste que j'oublie que je vis en plein dans What's a girl to do, when you loved so long that the thrill is gone, il fallait que j'oublie mes larmes dans l'évier et contre son pull, ses questions idiotes pour meubler mon silence et tout ce rien qui me fait perdre mon temps (n'est-ce pas). Il me reste à m'endormir avant que son réveil ne sonne.

 

27 juillet 2009

I don't know why you bother

 

mojito

La chaleur, les filets de cheveux qui emprisonnent la sueur, les yeux flous et tout qui semble susurrer la moiteur au fond de l'oreille, derrière les dents, entre les phalanges ou au creux des hanches. J'ai l'impression de ne retenir toujours que les mêmes éléments de mes journées, mes jambes qui pédalent, les robes courtes, la musique trop fort. Je pourrais énumérer les jolies trouvailles du mix aléatoire de mon ipod, les enchaînements heureux, mais j'ai récemment réalisé qui rien n'égalera une intégrale Radiohead pour traverser les villes, rose ou grise, les cheveux qui ne volent plus ils collent et les lunettes en forme de cœurs à gueuler nothing's ever good enough for you. Les soirées labo (endlich) ressemblent à ce que j'avais dû fantasmer d'une année erasmus, ils parlent brésilien anglais allemand arabe espagnol, je suis la seule française et la seule qui n'ait même pas de master degree, sans parler d'un phd, la seule qui ne bosse pas dans un laboratoire aéronautique / CFD / whatever. Je suis Penny,  sourire bête et attaque de décolleté sauvage. L'Espagnol est né à Ibiza, il a l'air chaud d'un orage prêt à m'avaler, il fait des mojitos divins sans eau gazeuse qu'il aligne sous mon nez pour me tuer doucement mais sûrement. Il a fallu toute nos vigueurs pour calmer au fond de mon ventre l'incendie allumé par l'orageux et entretenu délicatement par le terroriste lourdement armé qui m'a achevée devant la fenêtre ouverte du salon. J'avais les yeux dans les arbres dehors et les doigts encore sucrés gout citron vert menthe, à 4h, enfin, un filet de vent vient lui caresser le coin ultradoux entre la cuisse et le bassin, j'y pose un dernier baiser avant de retourner encore une fois l'oreiller, à traquer la fraicheur hors période de chasse, bredouille, évidemment.

sweat


21 juillet 2010

Living next door to challenge

bolex

J'y suis quand même allée, on m'a appelée le matin même en disant OK pour le spring semester à new york, du coup j'avais plus trop envie de passer 6 mois en boite de pub entre le bar à fruits et les bancs TV, entre les espèces de meufs que je pourrais m'amuser à décrire, mais qu'est ce que tu peux dire à part des meufs de la pub, tu vois. Tu vois forcément. Je les ai attendues longtemps en plus, vu qu'elles étaient en train de faire des plans de réaménagement de l'open space des TV producers. J'y suis allée quand même, j'ai dit j'adore la pub, en regardant mes ongles que j'avais coupé aux neuf dixièmes. Mais j'avais plus envie. Il me restait mon pouce là, j'avais failli le tailler aussi, avant de me rappeler douloureusement que j'avais une pellicule à charger dans la Bolex avant la fin de semaine, dans le noir, la caméra ouverte sur les genoux, entraîner la bande et la récupérer de l'autre coté, pour la coincer dans la bobine de réception, dans le noir il te faut l'ongle du pouce droit dans la rainure, et tu glisses dessus jusqu'à ce qu'elle rentre, puis tu plies et tu enroules un peu en serrant bien. Après c'est bon, tu fermes. Tu peux rallumer la lumière, faire tourner un peu le moteur. J'ai cru que ça passerait alors, mais j'ai eu mal au ventre, tordu comme ça, jusqu'à ce que je l'entende se décrocher, le lendemain, sur le premier plan du film et le dernier de ma bobine.

Je ne sais même pas si j'aime ça, si tourner me rend malade comme ça juste parce que je n'en suis qu'au bricolage en pellicule (et que 30 mètres de pellicule ça fait 2'30 de rushes) ou bien si je vais commencer à apprécier quand j'aurais une vraie équipe pour gérer tout ce qui ne concerne pas la mise en scène... Alors je choisis spécialité réalisation, parce que je déteste brancher du câble et fixer des gélat, monter des projo et régler des niveaux, et même si filmer des gens ça me terrifie, si je déteste imposer la lourdeur d'un tournage à ceux que j'entraîne dans mes mini fictions sans intérêt,  je me laisse tenter pour quelques années, pouvoir prendre le temps de faire quelques films et voir ce que ça donne... Mon plus sceptique soutien m'attend avec ses démoralisations systématiques entre le canapé et la vaisselle, il voudrait y croire mais il n'y arrive pas, il a le mot fatal pour chaque projet et la critique démolitive. Pour se faire pardonner et pour y trouver un intérêt technologeek il m'équipe en full hd, j'ai 2 films à rendre en septembre, je me lance dans le projet guérilla sans équipe sans lumière et sans acteur, médiocrement n'importe quoi. Je passe le mois de juillet dans la phase la mieux, il faut avouer. L'écriture partout, sous la douche et sur le vélo, le choix méticuleux d'un nouveau carnet de film et la préparation de pas grand chose puisque tout s'improvise... acheter quelques fringues à mettre sur ma petite sœur puisque c'est elle qui joue et regarder des tonnes de films pour me souvenir comment faire.

Et puis je suis partie 10 jours en atelier d'écriture intensive, j'ai écrit intensivement pour chaque jour me faire démonter intensivement aussi. Chaque professionnel qui t'offre gracieusement un retour sur ton scénario voudrait que t'en changes la moitié, jamais la même, toujours très argumenté. Au bout de quatre heures à tout retourner je ne sentais plus mes jambes, l'estomac à nouveau noué et les nerfs aux bords des yeux, je me suis noyée dans le pastis sous le ciel d'Ariège, et tous les jours pourtant j'ai recommencé, j'ai réécrit, j'ai repris 4 heures de retours, j'ai reperdu mes jambes. Le dernier soir sous le feu d'artifice j'ai perdu le reste, jusqu'à la conscience sur le sol pendant quelques heures, ingérer et recracher du concept narratif et du dialogue à s'en rendre malade, sans prendre le temps de digérer, finir par tout lâcher, les nerfs au fond de la cuvette la tête contre le carrelage. Puis je suis rentrée, je partage mon temps entre l'ingurgitation d'images et le boulot pour les autres, j'avance mon départ et je raye tout dans mon carnet. Je sens les choses venir puis s'effacer, je me repose sur le paysage qui j'imagine sera superbe, je verrais bien, les pieds dans l'eau sur le passage du gois au lever du jour, si j'arrive à apprécier l'agréable improvisation ou si je me laisse étouffer par l'urgence de me libérer de la caméra, encore... En attendant je regarde les fourmis envahir ma cuisine au rythme de l'engourdissement de mes mollets sous l'ordinateur, il fait trop chaud, le mois d'aout me tétanise d'avance.

18 mars 2010

Gelato al Limon

Sur le bois exotique ravagé par l'hiver, je glisse doucement, je ferme les yeux pour quelques secondes seulement, parce que le soleil m'éblouit, il ne faut pas s'endormir parce qu'à cette heure-ci c'est le sommeil mauvais, les cauchemars si particuliers de l'après midi, les contractions douloureuses dans la nuque. Bien sûr que j'ai dormi, je me suis réveillée affolée, avec le souffle coupé, et un léger coup de soleil. Je bricole un peu, je planifie quelques détails qui nous emmerdent déjà, les non invitations, le certificat de coutume, je termine le scénario et je l'abandonne un peu, je marche le long de l'océan et au jardin des plantes de Nantes... Le soir on ne se comprend plus, la tempête a bousillé la ligne vers Bordeaux donc je ne pense pas repasser par Toulouse avant Genève. De toutes façons ça ne l'arrange pas, pas ce weekend, plutôt en semaine quand il travaille. Il ne veut pas me voir tant que je n'ai pas relancé toutes les improbables candidatures, je ne veux pas le voir si c'est pour lui arracher les cheveux de dépit. Je ne veux surtout pas le voir s'il ne veut pas me voir. Je n'ai plus envie du reste, de vieillir un peu plus si c'est ce que ça donne.

gelato

15 octobre 2009

Where's the love song to set us free

De longues routes pour rejoindre l'océan, des heures des trains des autoroutes, du soleil heureusement, les deux fois.

Piriac d'abord, une matinée œstrogène les fesses entre le hammam et le jacuzzi, toutes nos peaux mortes qui partent avec le stress féroce. L'après midi sur la plage, les hommes à poils et à guitares déjà défoncés, de défi kinder surprise en relais optimiste jusqu'aux chamallow piqués dans les flammes on s'épuise à amuser les fiancés, mais elle fulmine et agresse tout ce qui contrevient sa rigidité, lui sourit en silence. Je m'en fiche je bronze tant que je peux le nez contre le vent, je nage tant que je peux dans l'eau fraîche et transparente, les algues vertes entre mes orteils j'attends le weekend prochain, les choses sérieuses, ils pronostiquent lequel parmi tous ceux qui s'échangent des regards affolés parlera alors au lieu de se taire à jamais.

torche

 

A la Torche le plan de messe n'est pas écrit comme un scénario hollywoodien, on fermera notre gueule même si on craint le pire. On ferme notre gueule surtout parce que le sourire de Frère est désarmant as usual. Il est plus heureux que jamais qu'est ce que tu veux y faire? Abstraction des doutes, tout le reste frise la noce parfaite. Un amour à mon bras un bandeau à plume et des gens qui s'aiment toujours un peu rebelles... Je perds quelques grammes de mascara sur mes joues quand il entre dans l'église au ralenti in the mood for love , quand maman leur offre un Ave Maria déchirant, quand tous leur chantent le Cantique de Jean Racine, c'était beau à en pleurer dans l'épaule de mon père à ma gauche dans le bouquet de mini roses dans mes mains tremblantes... On chiale, encore, sur la plage, le vent le sable et les cheveux dans les yeux devant le pool de photographes fraîchement diplômés. Ensuite on se gave sous le soleil couchant d'huîtres d'amour et de champagne frais, ça joue de l'orchestre improvisé et ça dragouille dans les coins sombres, je lance le bal et je regarde mon père danser, les larmes de colère de ma petite soeur puis son gros roulage de pelle avec sa meilleure amie en plein milieu de la piste... Je termine 6h après sur Blur, ils sourient encore, les mecs chantent fort, you've been so busy lately that you haven't found the time to open up your mind. Spéciale dédicace à la jeune mariée complètement spinning gently out of time... Pourvu pourvu pourvu.

3 novembre 2008

Said you would never give up easy

Il y a au fond du jardin une armée de pumpinks qui envahissent tout, une quinzaine voire plus, et que personne n'est venu cueillir pour Halloween. Il y a mon gros casque qui m'isole entièrement de la réalité, des bruits de voitures comme ceux des gens,  qui me perd et me tient chaud aux oreilles. Il y a un sondier dangereux, ébouriffé/mal rasé/en rollers/yeux d'enfants dont j'intercepte quelques regards en coin, il y a l'australienne qui glisse des yeux et des mains dès qu'elle a bu, il y a mes sens trop sollicités et quelques glandes endocrines qui doivent arriver à saturation. Pourtant je reste droite, je rends quelques sourires et j'accepte qu'on me traite de bosseuse.


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Il faut maintenant relativiser, la crise est passée et je cherche ce que j'y ai appris. Je réalise que rien ne change, que le nœud dramatique n'amène pas forcément de résolution, que la vraie vie n'obéit pas toujours aux règles qu'on apprend en cours de scénario, qu'il sera toujours légèrement amer, que je serai toujours celle qui s'émerveille sur tout et qui découvre en face que tout n'est pas si merveillable. Je suis celle qui triche pour embellir, il reste celui qui me vend ses sourires en trompe-cœur. J'ai carburé aux micros miracles quotidiens, j'ai appris que nos plus beaux moments n'était en fait que les miens.


 

24 mars 2014

There is water here, there is shapeless mass

J'ai dû partir 3 jours à Paris, pour me changer les idées, pour raconter mon malheur à mes copines, à ma soeur. Parce qu'ici je n'ai vu que mon mec et des infirmières, au bout de deux semaines je me suis surprise à tout déballer sans ménagement à ma productrice, juste parce que c'était la première personne que je voyais depuis tout ça. C'est le truc contradictoire par essence, mon cerveau avait beau être tout à fait raisonné, mon corps criait l'inverse. En parler c'est comme ça aussi, c'est bien trop intime pour l'étaler, il faudrait pourtant faire l'acte militant de briser le tabou. Le timing était parfait, la loi était en pleine discussion à l'assemblée, les gens défilaient dans la rue, on ne pouvait pas ouvrir l'internet ni la television sans entendre parler d'ivg.

 

J'en ai pas parlé à ma mère. On n'a pas ce genre de relation. Déjà la première fois j'ai attendu trois mois, et qu'elle ait bien pris son billet pour presqu'un an au bout du monde. ça l'a rendue triste, elle sait pourtant qu'elle nous a élevés dans cette culture du secret. Quand mon père, au dessus du plateau d'échecs, dans la salle de jeu multicolore de l'hopital psychiatrique, s'est mis à insinuer des horreurs à ma petite soeur, on a réalisé le tabou qui entourait leur divorce. Pourquoi, comment, on se souvient juste que du jour au lendemain, elle nous a forcé à chanter dans l'armoire du salon "tout va très bien, madame la marquise" et hop, on déménageait à 700 km. Elle commence tout juste à réaliser que les non dits empoisonnent les gens, pourtant notre famille se porte plutôt bien malgré les circonstances. On n'est juste pas très proches, pas comme ça. Maintenant elle affirme qu'il faut dire les choses, elle a envoyé une longue lettre à ma petite soeur pour raconter mon père, notre enfance, notre départ. Rien d'anormal. Puis lui nous raconte que la maladie s'est réveillée à la naissance de ma petite soeur, parce qu'il n'en voulait pas, et que ma mère l'a faite quand même. Il est devenu fou. Je suis effarée de la responsabilité qu'elle se retrouve à porter, du mal que ça continue de lui faire.

La semaine dernière, ma mère me raconte qu'elle a eu une extinction de voix à la naissance de mon neveu. Que ses amies un peu hippies lui disent que c'est signe d'un malaise non-dit à propos de cette naissance. J'aurais pu sauter sur l'occasion, lui raconter ma nuit à chialer parce que je venais de prendre les cachets quand j'ai reçu l'annonce de la naissance. Je n'ai rien pu dire, je n'aime pas encourager les théories hippies sur les extinctions de voix. Je pense à mon père qui bascule, à mon mec pas très stable non plus, j'écoute les hippies en boucle.

 

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31 octobre 2006

Encore une fois...

... je n'ai pas le temps.
Donc en vrac...
Jeudi > Mardi avec Kha
Il était malade
On n'a vu personne
Beaucoup de temps dans le lit (bêtises bêtises)
Deux jour de co-working
Mala noche
Un flipbook à Beaubourg, et les expositions
Du vin, du muscat
Deux épisodes de Lain

Un criage de MERDE sur un souvenir d'Italie, on est vraiment nuls à chier.

Un dîner chez Little Italy : le serveur qui se souvient de moi et de ce que j'ai commandé la dernière fois (il y a six mois... incroyable). Kha qui me dit que j'ai un visage très particulier, qu'on ne peut pas oublier.
On me l'a souvent dit.
On n'est pas allé au Point Ephémère
Ni au Zénith
Ni à l'Olympia
D’un côté je me dis que j'ai le droit de ne pas ‘travailler' les (rares) weekend où Kha est là.
D'un autre je culpabilise.
Ce soir je schmooze quand même un peu.

Andy rentre demain. Jeudi on shoote.
Ma mère vient de débarquer avec une copine, ma tante et ma cousine. Quasiment sans prévenir.
Trainsp débarque de Bruxelles jeudi soir. Je suis en état de siège.
(ha ces gens toujours en vacances…)
La semaine sera donc chargée de gens de sorties de dépenses... pourvu que je sois payée vite.

On a quand même vu une personne ces 5 jours : PJ croisée vers la Gaîté, on a convenu de notre virée à Bruxelles pour le premier décembre, elle nous a dégoûtés avec ses histoires de femis et de tournages non-stop. (Kha est un chercheur scientifique tout à fait brillant, mais il reste un cinéaste frustré)

Pas de nouvelles de Louis depuis son appel samedi, je lui ai juste dit 'je suis à Beaubourg, à plus'
Kha ne veut plus le voir. (super)

Bon il est 17h50, je vais essayer d'avancer un peu...



27 septembre 2007

L'histoire du jour

Les cars de crs ont envahi le boulevard pour fêter le ramadan. Kha aggrave son cas en fournissant à l'administration une photographie sponsorisée par AlQaida, reste plus qu'à regarder son prénom et le gign débarque. Je pédale trop vite et je sens comme une odeur de froid mêlée à celle des feuilles mortes (et des crêpes), c'est finalement l'automne et j'ai du mal à croire que dimanche je cramais sur ma plage. J'espère que demain est le dernier jour où je fous les pieds à Paris8. Andy nous raconte une histoire par jour, rebondissant sur n'importe quoi, aujourd'hui c'est celle de la call girl d'Iggy. Vendredi je pars pour une nuit blanche à Bruxelles. Mon frère m'invite sur facebook pour qu'on s'envoie des poissons dans des aquariums. Je voudrais arrêter de rabâcher toujours les mêmes arguments inlassablement. Le weekend prochain mon père arrive à Paris et je fais une liste de ce que je vais bien pouvoir faire. J'écris : Jim Morrisson au Père Lachaise et je me rends compte que mon père a l'age de mon boss. Je mange des purées de légumes et des yaourts au soja, je suis devenue vegan malgré moi. Louis a mis son nom sur ma boite aux lettres et je n'ai plus rien à lui dire. I'm a mess.

22 février 2008

Bint el Chalabiya



Je commence à m’autosaturer de moi-même. Je m’énerve toute seule à me voir douter toujours plus à mesure que la date approche. Au lieu de passer mes soirées à remplir des cartons je m’enferme au cinéma et j’enchaîne tout ce qui se présente. Il me reste un seul weekend avant de partir et je le blinde de rdv pouffiasseries. J’essaie d’éviter au maximum mes collocs qui sont en plein étripage préparatifs de tour du monde et-si-on-allait-très-loin-vérifier-qu’on-a-rien-à-faire-ensemble, et je respire dans l’oreiller un peu trop fort parce qu’il a encore l’odeur de ses cheveux. Je suis coupée en deux. Et il n’essaie même pas de rendre la chose plus facile. Il joue au petit garçon incapable de s’occuper de louer un camion, de demander des devis, de faire semblant d’avoir hâte d’y être. Monsieur tout le fait chier. Moi je suis celle qui sait être enjouée à 00h27, qui fait des blagues de geek et qui chante dans le téléphone des chansons d’amour puériles pour lui redonner le sourire. Ça marche presque, puis je raccroche et je pose les yeux sur le mur ou le plafond, et la grosse masse noire rentre de partout autour jusqu’au fond ma tête (ou est-ce l’inverse ?). Je me découvre angoissée, insomniaque, et incapable de me vider de tout ce qui m’empoisonne. J’essaie de nager, de pédaler. Je n’arrive pas à me concentrer. Je suis inefficace au possible.


•••


J’ai quand même réussi enfin à demander un passeport. Kha commence déjà à me briefer. C'est beaucoup trop tôt . Interdiction de blagues sur les météorites de La Mecque. Prescription tous les jours d’un peu plus d’harrissa. Remplacement de ma fourchette par du pain. J’ai déjà peur. Sa mère m’appelle « comment-c’est-déjà-son-nom-c’est-imprononçable ». Son père demande s’il est bien sûr que je ne suis pas une juive cachée (j’adore). Kha me rassure. Ils sont obligés de m’aimer puisque c’est lui qui m’a choisie. Je n’ai pas du tout la pression. Et ce n’est même pas pour tout de suite…


13 octobre 2008

Un peu les mêmes

Le dimanche de pré rentrée n'a pas vraiment vu le climax du stress, juste un cheesecake maison fabriqué à 9AM soit un peu trop tôt pour un dimanche, Gomorra avec la nausée et une casserole entière de coquillettes qui tombe sur le sol de la cuisine. Tout va bien, Kha se met au whisky, et on se couche à 9PM devant un stock d'animes de la nouvelle saison japonaise avec un bol de ramen. Je me suis réveillée avec Un homme heureux dans la tête, je suppose que je commence à saturer moi même de notre aspect gens-qui-s'aiment-lovu-dovu... J'ai mis mes collants rouges assortis à mon vernis de pute et je ne sais même pas à quelle heure je fais vraiment ma rentrée. Je parie sur 9h, I'm currently off to school.

.

28 juillet 2009

Siempre que te pregunto

Avant de mourir sous les fenêtres grandes ouvertes il a fallu serrer les dents quand toute ma peau anesthésiée par son absence réagissait trop fort à chacune de ses douceurs. Le loin oublie nos corps, il passe la main sous mon genou il se prend mon talon dans les dents, je glisse mes doigts sur les points le long de ses cotes je me prends son coude dans l'œil, après tant de temps c'est l'amour fol. Échec presque mat pour le cliché, je lis les scénarios des collègues en petite culotte avec une assiette de pâtes complètes et une théière de Lapsang Souchong au lieu de fumer des clopes au café en peignoir sale. L'écriture à la bourre, les relectures à l'envers, le découpage / storyboard / plan au sol / calcule tes angles t'es complètement faux raccord. J'aime les étés studieux, mais j'aurais préféré avoir le temps d'aller nager en lumière du jour, je décline poliment l'invitation à mourir de chaud à Tunis pour la modique somme de 400€. Ma boîte mail voit les indieboys flirteurs se réveiller au fur et à mesure que la raison de mon départ fait gentiment le tour de l'école, presque drôle. Jordan veut absolument me voir avant de me laisser "partir manger des sushis pendant 6 mois sur ton canapé vert anis" et évidemment participer à notre grand jeu de l'été : qui refilera sa démo le plus vite? lequel saura éviter l'esprit 100 balles et un mars? lequel tentera d'appuyer sa candidature en passant la main sur mes hanches? Le terme direction artistique suffit à les faire bander, et je ne peux rien dire puisque moi aussi. Je cache comme je peux mon trac derrière quelques vannes sur le temple hipster où je vais débarquer en septembre, je me concentre à peu près sur tout ce qu'il me reste à tourner avant fin aout. Et si, vont-ils, est-ce que, quizas, quizas.

13 novembre 2009

And breathe me

Parfois je me paume toute seule au milieu de tout ce que je voudrais déjà savoir, comment je veux ma vie, qui j’y mettrais et qu’est ce que j’en ferais, de toutes ces réponses que je n'aurai jamais. Je me soutiens que j’accepte tout ça, qu’on se laisse se construire un peu chacun de notre coté. Je ne l’appelle presque plus le soir parce que c’est là que tout se bloque, dans les conversations de loin en loin, où je finis toujours par être ailleurs parce que je me perds à faire d’autres choses en même temps et que je n’ai jamais su rester concentrée, trop vite je perd le fil, je m’échappe et bien sûr qu’il le sent. J’aime bien voir comme malgré tout le temps on apprend encore sur nous, sur nos faiblesses et sur cette distance qu’il nous faut toujours pour respirer. Il sera toujours l’amoureux solitaire qui se suffit de savoir, et je serai celle qui file trop souvent dans la lune ou dans un train. Tout le monde nous regarde comme un étrange record de longévité, et « oui mais vous c’est pas pareil ».  Et puis sur le point de signer un petit papier, peut être un gros papier d’accord, je n’arrive pas à imaginer que ça puisse ébranler notre déséquilibre ajusté si ce n’est que j’aurai le droit de dormir contre lui dans la chaleur de Tunis l’été, que je pourrai envisager une autre issue que la chasse d’eau pour nos erreurs d’allégresse, que l’on pourra oublier les têtes de cons de la préfecture et le légendaire serpent qui se mange par tous les bouts, la carte de séjour nécessaire pour le contrat mais le contrat nécessaire pour la carte de séjour. Parfois je me défoule à tous vouloir les envoyer se faire foutre, la prochaine fois que je devrais supprimer un message de mon père qui râle de mon silence, la prochaine fois qu'une idiote me suggérera « un méchoui, ça ferait sens par rapport, tu vois, à sa culture à lui, tu vois ». Je vois, je vois. J'aimerais profiter de n'importe laquelle de ces réflexions on the slippery slope (mon expression favorite, dès que possible tout bas dans ma tête,  j'alterne avec subtil ) du genre sur l'effet islamisant de sa barbe ou de son prénom, et hop couper quelques ponts, ne plus devoir rendre des comptes, donner des nouvelles, leur ressembler pour les rassurer, surtout. La nuit soudain je me demande ce que je fous là, à chasser du job chez la grande méchante Hype alors que l'essentiel est très certainement ailleurs. Finalement je ne sais même pas si j'aime tellement ça, pourquoi presque chaque soir au lieu de savourer j'essaie d'estimer le nombre de chansons jusqu'à la fin du set,  presque toujours c'est décevant, le son c'est crade ou le public est relou, et jamais je ne reste là, concentration, éternellement. Je me dégoûte à vouloir sûrement vivre un peu plus près des étoiles, à sourire dans le vide et à n'y croire déjà plus. Pour aimer ce que je fais il me faudrait passer quelques vitesses, concentration, encore. Si j'essaie d'apprendre de tous ces personnages de fictions sur mon tout petit écran, on dirait que le mot de passe pour intégrer le toi en mieux c'est self control, je pourrai tellement dépasser tout ça si j'arrêtais de pédaler mou dans ma propre flemme, si j'arrêtais d'offrir à d'autres les opportunités qui me font défaut, si je pouvais je m'achèterais une machine à me foutre des coups de pieds au cul, ou une baguette magique anti procrastination, my own personal fléau. Voilà soudain la nuit j'ai besoin de sa peau chaude sur mon ventre mou pour dormir, j'ai envie de poser mon crâne au creux de sa paume et finalement on discute pendant très longtemps, à nouveau, de travail à accomplir, de nom de famille, de scénarios de science fiction et du sens de la vie, comme ça.


1 février 2007

Lonesome for no one

Liba arrive de Bruss ce soir et j'arbore un décolleté improbable au vu de la température extérieure.

Je me sens en vacances parce que j’en ai fini avec les  exams, en fait j’ai toujours autant de travail, les deadlines sont juste plus loin.

Alors on va danser, je suis déguisée en (presque) tzigane pour l’apéro de ce soir, peut-être la flèche d’or aussi.
On ira voir les vidéos animées au jeu de paume, on ira bruncher végétarien, on fera les pouffiasses pour changer.

Invasion’s so …





∞∞∞


Et c’est nouveau Kha m’appelle en sortant du travail.
Je lui manque, il me parle de bêtises alors que je suis sur mes factures…
Il me parle aussi de concerts en mai, de compte commun et de la possibilité de travailler sans aller au labo…

Du tout et du rien, il me remplit juste de tout ce dont je m’étais vidé.

9 mars 2010

Two people talking inside your brain

A Brussels dimanche matin j'attends que Liba se lève, il est déjà midi, il fait beau dans la cuisine, je fais passer un café à l'ancienne, toutes les 2 minutes je verse un peu d'eau chaude dans le filtre, l'eau coule très aigüe, par dessus j'entends la coloc de Lu qui baise encore bourrée, j'attends. Les placards sont grands ouverts, des paquets de cannettes Maes s'entassent par terre, les cartons du nouveau coloc aussi, c'est sale. J'attends, elle descend elle aussi encore bourrée, on laisse Lu s'étouffer dans ses fringues d'hier, fâchée depuis que cette nuit Liba s'est fait plaquer contre le mur par la seule fille qui  pouvait l'intéresser, un cheeseburger, le marché du Jeu de Balle. Moi dans ces soirées je suis celle à qui on refourgue l'asocial Hollandais qui est chercheur dans un domaine que personne ne comprend, qui n'aime pas cette musique et qui just don't care avec un accent incompréhensible. Parce que moi les chercheurs asociaux c'est mon domaine, j'ai fini par comprendre la sustainability et le happy hardcore, il a ouvert de grands yeux, 10 minutes plus tard il tentait une approche sur mon épaule, merci Lu. Il pose ses mains sur mes hanches, je me sauve, elle me dit "c'est pas grave c'est le début d'une grande amitié" et ça me fait moyennement rire, peut être parce que je réalise que le turc par exemple, j'aurais continué de pouffer comme une sale gosse s'il avait tenté l'épaule, comme ça. En fait tout simplement, quand t'as un mec c'est une mauvaise idée de trainer dans les bars belges avec la bière à 1,50 et beaucoup trop de garçons. Dans n'importe quel bar, avec des garçons. Avec des filles aussi, visiblement. Ou bien peut être qu'il faut juste arrêter de boire.

Patrick Watson en sortant devant l'opéra ou The Antlers dans le métro, beaucoup trop fort, moi je ne retiens plus. Il dit que c'est hormonal je crois surtout qu'il faudrait vite que j'avance. A force de tourner en rond sans savoir dans quel sens repartir j'envisage tout mais je ne fais rien. Forcément il y aurait beaucoup de stages mais je ne supporte plus de squatter dans le salon enfumé d'un appartement dégueulasse, entre deux lettres de motivations je frotte la salle de bain mais tout reste toujours plus sale. J'essaie de retenir mes dernières soirées avec eux, les bonnes impressions et leurs recommandations, j'essaie de me dire qu'un jour toutes ces perches jetées me tireront vers du concret, qu'en attendant je pourrais aller voir la mer et écrire un autre scénario puisque celui là risque fort d'être intournable. J'en suis au point mort.

16 mars 2008

Just can't get enough



Je traverse Paris sous la pluie, à me perdre dans des arrondissements hypeux et découvrir des coins où je n'ai peut-être jamais mis les pieds. Je traverse Paris, en robe noire et jambes ultra flashy, sur les boulevards qui sente parfois déjà les fleurs. Je vois mon grand frère, et je regrette de n'avoir pas profité de son sourire plus souvent. Il est la joie de vivre incarnée, malgré tout. La conversation a glissé sur un historique de nos folies familiales, son amoureuse effarée de la mère-courage cleptomane, du père-absent maniaco-depressif, de la sœur prodige-anorexique, de lui et son passé délinquant et nous deux simplement morts de rire expliquant notre tare d'être peut-être juste un peu trop flemmards... Mais tout va bien dans notre meilleur des mondes, puisque notre enfance en douce folie ne nous a pas rendus névrosés, que l'on sait faire la cuisine et que l'on sait s'entraider. Évidemment, je suppose qu'il en reste des blessures, des petits traumatismes comme on en a tous, mais rien qui pourrait nous faire tomber. Il est trop facile de se lamenter toute sa vie sur les souffrances passées, bien plus compliqué de les vaincre et d'avancer, et j'ai pourtant un profond dégout pour la facilité. Alors j'avance, même si j'ai le cœur haut dans la gorge et la poitrine prête à transpercer. Je sais que les vieilles blessures et celles des choix que j'ai à faire aujourd'hui iront quoi qu'il arrive se ranger dans une boite, celle que j'ouvrirai dans 20 ans pour faire ma petite crise. Comme tout le monde, j'ouvrirai la boite et je me lamenterai, même si je les assume aujourd'hui je n'aurai pas faits les bons choix, j'aurai raté ma vie, j'aurai oublié de profiter du temps qui me sera bientôt compté. Peut-être qu'il suffit d'accepter cette fatalité, quoi que je fasse aujourd'hui j'en douterai plus tard, je me poserai les questions « et si j'avais fait différemment » et j'en pleurerai. Aujourd'hui je n'en pleure pas. Aujourd'hui je fais du vélo dans Paris et je mets du rouge pute sur mes ongles. Aujourd'hui j'ai encore parfois l'insouciance et j'essaie de ne pas l'oublier au fond de la boite.




12 novembre 2008

Finalement nan, rien.

(L’ego-trip de quand on sait pas/plus écrire, copyrighté Sskizo).

 

last cigarette / genre jamais, pas une seule fois. par contre soufflette oui.
last alcoholic drink / Valpolicella, vendredi soir me semble
last car ride / jeudi soir dans la Twingo du réal, après la réunion prétournage de mon premier job ciné hors cursus (YAY!)
last kiss / 8AM
last good cry / aouch. je sais même plus. en fait je vais super bien.

last book bought / Notes sur le cinematographe, Truffaut. COCTEAU!!! han putain mais la HONTE quoi.
last book read / Le milieu n'est plus un pont mais une faille, le club des 13. je suis putain de monomaniaque en ce moment.
last movie seen / Home. very good.
last beverage drank / soymilk (ouais en anglais c'est plus classe)
last food consumed / putain de cheesecake
last crush / j'ai envie de dire rollerboy/malcoiffé/grandsyeux mais j'ai honte. donc je dirais : Kha, l'homme le plus beau du monde
last phone call /Liba, au sujet de quitte-t-elle son mec, changeais-je mon scenario?

last tv show watched / Sopranos, oldschool man
last shoes worn / ballerines
last song played / There There, Radiohead, en rentrant du cours de trad
last thing bought / une putain de télé immense, mais pas avec ma carte bleue (han la pouffiasse)

last download / Gossip girl S02E09,

last soda drank / Pepsi, pour fêter Obama et prendre des photos de mes nouveaux cheveux
last thing written / allez c'est parti
last words spoken / non mais c'est pas grave, bonne journée
last ice cream eaten / vanille, pécan, caramel, devant les Sopranos, ya 2 semaines
last webpage visited / Facebook

 

3 décembre 2008

Hit the bottom and escape


Ça commence à devenir un peu la course, je remplis les feuilles de service sans scénario, je haute voltige le planning, je cale les quelles voitures partent quand avec qui, et Jul me sourit en grand. Puis il me dit quelque chose qui parle d'embrasser et je tends la joue, il a cette euphorie depuis quelques jours, comme il est trop content qu'on bosse ensemble, et il saute partout, littéralement. Puis il m'entraine dans le couloir du matos, il me lance qu'il est en train de tomber amoureux, je rigole un peu, je cours, de qui, de toi, il a perdu son sourire, que c'est pas drôle, que c'est pas facile à gérer, je demande qu'est-ce-que j'emmène alors, le charriot travelling, la perche, pas oublier le clap, la cellule, ok c'est cool à demain. Il ne sourit toujours pas, je croise la chef déco avec qui il sort depuis 1 mois, elle me saute dans les bras tellement ça la démange tellement elle est heureuse qu'on reparte tourner ensemble, elle chante I feel good et je me dis que ce tournage n'est pas une si bonne nouvelle. Je n'ai qu'une envie c'est de profiter de la micro pause pour aller acheter des piments chez les Tunisiens, et rentrer ensuite pour les mixer avec de l'ail et du sel, remplir la boite d'harrissa et ramener de la semoule pour m'assurer que Kha mangera quelque chose pendant mon absence. Je respire son pull qui a toujours l'odeur de nos premiers mois à Nantes. Je m'interroge sur ces garçons qui ont l'amour facile, si Jul est un spécimen rare, si ça va lui passer aussi vite que ça lui est tombé. Je pense à ne pas me noyer dans ses compliments, ceux de Jordan aussi, ceux de Lisa encore. Qu'il faudrait qu'ils arrêtent de me regarder avec leurs yeux comme ça, que je ne suis pas faite pour avancer comme dans du beurre, qu'il me faut de l'adversité et du défi, pas des mains pour me caresser, pas des mots pour me séduire, que des obstacles à déminer, que des complications à réparer. Je ne vais pas pleurer sur la facilité, je vais plutôt regarder le sourire de Kha quand il se réveille, qu'il me dit qu'il m'aime, je vais plutôt rire sous ses aisselles, tellement qu'on ne fera pas de bêtises cette fois encore, qu'il m'engueule d'être trop kawai et de trop le faire rire pour le faire bander. Et ces compliments-là je les cache dans mes joues pour les savourer plus longtemps avant de me résoudre à les laisser tomber au fond de mon ventre.

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